APERDYNE LE FILM - SAISON 1

LE COMPLEXE DE L'ORACLE

Épisode 39 : Vers l’infini et au-delà

VERS L'INFINI ET AU-DELÀ ?

Si le temps est une curiosité, l’espace ne l’est pas moins. Les observations le confirment, l’espace est une chose qui n’est pas figée. Ce n’est pas juste rien entre deux objets, ce n’est pas plus ou moins d’espace à mesure que deux objets s’éloignent ou se rapprochent. Mais une entité invisible qui voit ses dimensions varier selon les corps qu’elle contient. La raison d’être des électrons qui tournent autour du noyau atomique, qui absorbent et renvoient la lumière dans toutes les directions, est de transmettre une information qui permet le maillage tridimensionnel, cette notion que nous avons de l’espace. Et ce maillage a des propriétés qui font que les variations qui s’y trouvent changent celles du temps également, qui s’expriment et que nous percevons. On comprend alors que l’espace s’adapte aussi à la matière pour créer nos trois dimensions. Donc si pour nous, il semble que les particules se baladent dans le vide en tant qu’entité, c’est aussi parce que l’espace s’exprime par résonance d’une information qu’elle conserve des particules. Notre monde en trois dimensions est de ce fait un phénomène dû à la relation qui existe entre les atomes qui informent l’espace qui les contient. Alors si l’on peut considérer notre espace tridimensionnel comme une illusion en soi, son effet est bien réel néanmoins. 


Tout ceci est très compliqué, mais même si cette constatation est juste, elle n’est pas le fin mot de l’histoire, loin de là. Car il faut expliquer pourquoi cela est possible, et que par conséquent, même ce constat de la science, nous suggère fortement, que quelque chose d’invisible dépasse ce que l’on constate pour que cela soit possible. Et il est alors permis d’admettre que ce quelque chose d’invisible puisse ne pas appartenir à notre physique. C’est notre au-delà, il existe, mais ne nous est pas accessible.


L’Homme s’est toujours interrogé quant à la géométrie de cet espace. Est-il infini ? A-t-il des bords ? Parce que ces dimensions sont tellement grandes par rapport à nous, qu’il nous est impossible d’en prendre la mesure. Pour l’instant, elle nous est possible à l’aide de la lumière qu’il transporte et que l’on reçoit. Mais la lumière a des limites, qui font qu’elle ne suffit pas à nous informer de façon globale, car l’espace est bien trop grand pour ça. La lumière est limitée par sa vitesse, ce qui fait que l’information que nous avons quant aux dimensions de l’espace se limite au temps qu’elle met à nous parvenir. La lumière se diffusant dans toutes les directions, fait que notre information de l’espace se situe dans une sphère que l’on définit comme notre univers observable. Avec le temps qu’il faut pour nous parvenir, on calcule les dimensions de l’espace en année-lumière, que l’on estime à 13,8 milliards environ, pour l’instant. Mais ce chiffre est à prendre avec des pincettes, car il ne s’agit que d’une estimation. En effet, il faut tenir compte de la déformation possible de l’espace dans le temps et sous-entendu que rien de spécifique n’ait pu changer les choses dans le temps. Alors comme la lumière se diffuse dans toutes les directions, la lumière d’une étoile se situant à plus de 13 milliards d’années-lumière se propage également dans la direction opposée à la nôtre. Ce qui nous fait comprendre que les limites de l’espace se situent bien au-delà de notre univers observable et que tout ce qui se situe au-delà de cette limite ne nous sera jamais accessible directement. Du moins tant que la lumière sera notre indicateur.

 

Alors, comment discerner les limites réelles de notre univers et savoir s’il a des bords ? Autrement dit, comment savoir si notre univers est infini ou non ? Car notre univers est peut-être tellement immense, qu’il nous est impossible d’y voir une quelconque rotondité. Un peu comme sur terre, où sa dimension nous fait croire qu’elle est plate. Mais déceler une rotondité nous donnerait surement une indication quant à sa forme et donc quant à ses bords, c’est ce que l’on cherche à savoir. Pour l’instant, ce que l’on observe, c’est que la matière est distribuée dans l’espace de façon uniforme. Il n’y a ainsi pas d’indice duquel on pourrait en déduire que l’univers a une forme particulière. Ce que l’on comprend, c’est que nous sommes au centre d’une sphère, qui se situe on ne sait où. Et c’est problématique, car nous ne saurons probablement jamais dans quel monde nous sommes. Nous ne saurons certainement jamais, si, en dehors de notre univers observable, les choses sont identiques et dans quelles proportions! Il n’est alors pas simple de répondre à la question de savoir si notre univers est infini ou pas. Pour l’instant, avec ce que l’on observe, il semble que notre univers ait la faculté de s’étendre, et même de le faire à des vitesses différentes. Les scientifiques pensent qu’il est en expansion et que cela s’accélère au fil du temps.


Avec la théorie du big bang, un univers en expansion qui accélère, on ne se l’explique pas. Car ce n’est pas de l’ordre de ce qu’on connait habituellement. Si l’univers est une sphère, on imagine facilement que quelque chose d’externe à la sphère exerce une force pour la faire grandir. Mais comme nous sommes à l’intérieur, qui peut dire ce qui s’y passe au-delà. Impossible et si c’était le cas, alors ça n’appartiendrait plus à la science. Elle cherche donc à expliquer cette expansion par un phénomène interne à la sphère, en considérant que rien n’existe en dehors et qu’il doit exister des preuves. 


On pourrait ainsi imaginer que si la quantité d’espace est tributaire de la quantité de matière et que celle-ci se fait de façon continue, l’évolution des dimensions de l’espace pourrait être logiquement exponentielle. Mais cela sous-entend qu’il faille démontrer que la matière se crée au fil du temps et non pas à l’issue d’un instant primordial. Pourtant, cela pourrait également créer le phénomène d’inflation qui est observé. La mécanique qu’elle sous-tend, par contre, est bien plus complexe à envisager pour nos consciences, que celle d’une singularité énergétique initiale qui explose, créant le tout. Cette idée est d’ailleurs à l’origine du mot big bang, pour souligner le ridicule que cela constitue selon certains. En fait, si l’on envisage que la matière se crée de manière continue, toutes les certitudes de la théorie tombent et la science se retrouve au point de départ dans l’inconnu. Ce qui est difficilement acceptable pour l’instant. Mais la science doit reconnaitre qu’elle bute sur des paradoxes insurmontables et qu’une vision radicalement différente serait peut-être nécessaire afin de les contourner. À l’époque de la théorie de la terre plate, c’était le cas également. Alors si la connaissance a fait tomber certains paradoxes, curieusement, elle en a fait naitre d’autres. Il faut donc bien prendre la mesure, que certains facteurs source ne seront jamais descriptibles. Il faut s’attacher à expliquer le monde de façon cohérente, mais en gardant à l’esprit que certains paramètres doivent rester inaccessibles pour ça.


Avec la théorie du big bang, l’origine se situe en un point unique, une singularité contenant toute l’énergie de l’univers, puis qui se déploie pour créer le tout. Mais il faut bien garder à l’esprit que la science n’a aucune certitude sur la vraie nature de la matière. Elle explique le monde partant de la théorie de la nucléosynthèse, comme le début de la création du monde, mais sans savoir ce qu’est vraiment une particule. Elle constate qu’il existe des particules, elle mesure les interactions qu’elles ont entre elles, mais elle ignore le pourquoi des paramètres et des valeurs qu’elles ont. Avec la théorie du big bang, on est alors bien dans la description des choses que l’on observe, mais certainement pas dans la cause des choses que l’on observe. On comprend ainsi les limites d’un tel paradigme, et la remettre en question en préférant un modèle dans lequel la matière apparait en continu, n’a rien de fantaisiste. Cependant, un des piliers qui accrédite le mieux la théorie est le fond diffus cosmologique. Car il valide l’idée d’un univers isotrope en expansion. Mais est-ce réellement une preuve, parce qu’on y trouve également des anomalies, qui apparaissent selon la précision des mesures que l’on fait? On constate que la distribution de matière n’y serait pas si uniforme que cela. Ce qui voudrait dire que la matière originelle ne serait peut-être pas issue d’une singularité primordiale. Bien sûr, il faudra attendre d’autres mesures pour confirmer les doutes ou pas, mais si c’est le cas, la théorie du big bang pourrait bien voler en éclats. La vérité, c’est que l’on ne va pas vers plus de certitude, mais au contraire, vers plus de doute. La théorie du big bang et celle de la mécanique quantique sont deux formidables constructions de l’esprit humain ; mais en aucun cas la vérité sur notre monde, où le spectre de l’au-delà résiste encore et toujours, plus que jamais… 


Depuis que la curiosité est née dans l’esprit de l’Homme, il n’a cessé d’accumuler des vérités sur la nature de son monde par l’observation. Puis, après avoir percé les mystères de notre Terre, son regard s’est tourné au-delà, vers celui des étoiles afin de percer ceux du cosmos. Au point d’être bientôt à même de s’y installer. Quel chemin parcouru ! Et l’on peut se demander jusqu’où cela l’emmènera. Il faut reconnaitre à cet animal évolué qu’est l’Homme, ses incroyables performances. Mais prenons conscience que l’Homme, c’est d’abord la matière qui s’exprime. Celle-là même qui fait que tout existe dans l’univers. Et qu’il est donc nécessaire d’avoir à l’esprit, l’incroyable démesure de ses propriétés. On comprend alors qu’expliquer le monde avec la théorie du big bang ne peut aboutir, si celle-ci n’explique pas les fondamentaux de ce que l’on observe. L’espace, le temps, la gravité, la vie… ces choses-là existent bien. Et de l’observation du fonctionnement des particules uniquement, ne peut naitre la vérité. Car les fondamentaux ne tiennent pas de ce qui nous est observable, mais de ce qui nous est invisible. 


Ce qui fait que pour notre univers, on ne peut pas expliquer les choses principalement de ce que l’on observe, comme nous l’avons fait sur terre. Au-delà, l’observation doit nécessairement tenir compte de ce qui ne l’est pas. D’ailleurs sur terre, si l’Homme pense avoir fait le tour de la question pour expliquer sa nature, il n’a pourtant pas expliqué cette force invisible qui le maintient au sol. La gravité n’est pas de ces choses qui prennent forme et que l’on observe, mais elle est cependant bien réelle, participant à tout ce qui se trouve dans l’univers. Elle a une raison d’être primordiale, comme l’espace qui nous semble naturellement n’être « rien », mais dont on constate néanmoins bien les changements, et sans qui la matière ne pourrait prendre forme. Le savoir de ce curieux animal qu’est l’Homme, dois alors pouvoir explorer les territoires de l’invisible, s’il veut continuer à assouvir sa soif de vérité.

LE COMPLEXE DE L'ORACLE

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