APERDYNE LE FILM - SAISON 1
UN MONDE SI PARTICULIER
Avec le fond diffus cosmologique (ce rayonnement issu des premiers instants de l’univers), la théorie du big bang nous révèle que la température de l’univers aurait été à peu près identique en tout point à cette époque. Il n’y a pas de trous, de zones sans énergie ou d’énergies différentes. Mais cela soulève un paradoxe, car 300 000 ans après le commencement, l’univers devait déjà mesurer plusieurs milliards d’années-lumière, à cause de l’expansion rapide de l’univers. Et donc par principe, deux atomes situés à plus de 300 000 années-lumière n’ont pas pu communiquer et s’équilibrer thermiquement, puisque selon la théorie de la relativité, rien ne peut aller plus vite que la lumière. C’est ce qu’on appelle « le paradoxe de l’horizon ». Et c’est gênant, car cela nous révèle que l’idée d’une origine du monde à partir d’une singularité primordiale (cet atome primitif qui aurait explosé) peut être fausse. En fait, le paradoxe de l’horizon nous impose une barrière infranchissable, au-delà de laquelle il est impossible de démontrer quoi que ce soit par l’observation. C’est comme si l’origine du monde se cachait derrière un rideau. On tente alors de deviner ce qui s’est passé au-delà de ce rideau, en conjecturant le fait d’une origine en un point unique ; parce que c’est l’option qui nous parait la plus logique et donc la plus acceptable. Mais si l’on peut imaginer des tas d’autres possibilités, ces dernières sont indémontrables par des phénomènes connus plus en aval. Ce qui en fait des propositions inacceptables pour l’instant. Nous en sommes alors à une version logique, difficilement contestable, car les autres propositions dépassent les éléments connus de notre nature.
Mais est-il logique de penser que ce qui est à l’origine de notre nature est forcément de même nature ? Parce que si la réalité est une construction, rien ne dit que ce qui construit, le fait à partir du même principe. Sauf si cette logique refuse l’idée d’un au-delà. Du coup, on retrouve exactement ce qu’on a connu avec la théorie de la Terre plate, la logique, mais où Dieu est maintenant remplacé par des facteurs inconnus, que la science doit s’attacher à démontrer. Facteurs qui trouvent leurs noms par le hasard, le paradoxe, l’énergie noire, la matière sombre, l’énergie du vide, le mur de Plank, etc. Les hypothèses sont nombreuses, mais tout doit rester logique. Cependant, la logique n’existe, que si notre monde n’est fait que de particules, et là rien n’est moins sûr. Car, quand on parle d’univers, parle-t-on uniquement des objets qu’il contient, ou bien également de ce qui permet de créer les objets ? Et c’est important de souligner ce point, parce que la théorie du big bang, finalement, ne nous parle que de ça : la création des objets de notre univers à partir d’un certain temps. Ceci fait qu’une intention peut très bien avoir créé l’univers et en être l’administrateur, même si la théorie du big bang émet des vérités. En tout état de cause, ce qui est nommé fait par principe déjà partie de la connaissance, où Dieu n’aurait plus sa place dans un monde de particules. Pourtant, quand la logique nous emmène au bout du bout, à admettre que le résultat final ne l’est pas, la logique ne fait alors que démontrer ses limites. Car elle est elle-même issue d’une construction. Les paradoxes n’ont donc pas fini de nous asseoir des limites de notre condition. Et la création du monde jamais accessible, si ce que l’on essaie de décrire ne trouve pas sa logique par l’immanence.
Quant à sa topologie, notre univers nous semble plat, ne possédant ni courbure positive ni courbure négative. C’est comme s’il ne contenait que la masse de matière qu’il faut pour que l’expansion ne soit ni freinée ni accélérée. C’est très intéressant et fascinant, car cela ouvre la porte aux conjectures, cependant, il nous est plus évident de démontrer un univers à géométrie courbe, que plat. Puisque cela permet à nos consciences de s’en faire une représentation (une sphère par exemple). Alors même si cette probabilité est faible et si l’on s’en tient à ce qu’on constate, il est possible que ce que l’on observe ne le soit pas vraiment. À l’image de notre Terre qui nous a semblé être plate pendant longtemps, lorsque l’on scrute l’horizon du fait de sa grandeur. Un jour, nous avons pu en faire le tour pour prouver le contraire. Mais pour l’univers, c’est impossible et la fenêtre d’observation qui nous est ouverte sur lui, est trop étroite pour en tirer une conclusion. Nous devons alors nous contenter, que ce que nous observons ne soit qu’une fluctuation de l’univers à cet endroit. C’est « le paradoxe de la platitude ».
Comme pour l’horizon, la platitude défie l’entendement et l’idée que l’on essaie de se faire de l’univers, défie toute logique. Car comment expliquer une expansion à l’image d’une explosion multidirectionnelle, dans un univers qui parait ne pas décrire de sphère pour le contenir ? Avec la platitude, on peut considérer que l’univers est peut-être bien trop grand pour qu’on puisse y déceler une quelconque rotondité. Mais comme pour l’horizon, on se trouve ainsi face à un rideau, où l’information qui nous est accessible ne nous sera jamais possible dans sa totalité. Alors si les mathématiques peuvent nous projeter au-delà de l’information, il faudra tout de même expliquer de quelle nature un espace sphérique, trouve ses limites externes. En fait, que l’univers soit plat ou sphérique, il faudra dire en quoi l’espace est contingent.
Encore une fois, ici la logique s’arrête et l’histoire épique de la théorie du big bang, prend pour l’instant la mesure d’une vérité inqualifiable. On le voit, expliquer notre réalité, faite de particules, n’est qu’une gageure, car les particules ne représentent qu’une image finale de cette réalité.
Puis un autre mystère interpelle également : l’absence de rotation de l’univers. Les observations et mesures du déplacement des galaxies nous indiquent que l’univers ne tourne pratiquement pas. Ce qui va à l’encontre des théories actuelles, qui considèrent que la quantité de matière qui constitue l’univers et sa vitesse initiale aurait dû provoquer une rotation ; expliquant en partie la répartition des galaxies dans l’univers. Une explication probable pourrait en être le ralentissement dû à l’expansion rapide de l’univers. Alors, afin d’obvier aux différents problèmes que soulève la théorie du big bang et notamment celui de l’horizon et de la platitude ; il sera donc imaginé un nouveau modèle cosmologique, établissant un événement qu’aurait subi l’univers lors de sa naissance : l’inflation. Une expansion très rapide, qui lui aurait permis de grossir d’un facteur considérable, en un temps extrêmement bref.
Mais comment tout cela est-il possible ? En physique quantique, le principe d’indétermination nous donne à comprendre, qu’il est impossible de connaitre à la fois la vitesse et la position d’une particule. De ces travaux naitra une idée très étrange : c’est que le vide n’est pas vide. Mais composé de particules et d’antiparticules (antimatière) en ébullition, qui lorsqu’elles se rencontrent s’annihilent mutuellement, libérant de l’énergie. Cette énergie remplit le vide lui procurant ainsi une masse. Le vide n’est de ce fait pas « rien », contrairement à ce que l’on pourrait croire. L’antimatière déjà connue, mais inexpliquée, fait que la relativité d’Einstein et la physique quantique semblent s’ignorer. Pour essayer de remédier à cela, on mit au point une équation mêlant les deux principes. De l’analyse méthodique de ses conséquences, on proposa un frère à l’électron : l’antiélectron ; stipulant, d’autre part, que lorsque ces deux particules se rencontrent, elles s’annihilent en deux photons. Ce qui fut confirmé plus tard en détectant une paire de particules électron-positron en provenance de l’espace ; vérifiant de même l’impossibilité de créer un électron, sans créer son partenaire également. D’autres observations suivront et de l’expérimentation, sera confirmée la parfaite symétrie entre matière et antimatière.
On prend alors conscience que le vide, qui n’est pas « rien », est au contraire une chose complexe et qui participe à la construction de notre réalité. Donc si les choses sont ce qu’elles sont, c’est que l’espace en est en partie responsable. Il a la faculté de s’étirer, de se modeler et de s’adapter selon les besoins que lui dicte la matière. Avec l’inflation (cette expansion brusque de l’espace), la théorie permet de résoudre un certain nombre de paradoxes, elle agit alors comme une variable d’ajustement pour que les choses soient cohérentes.
Plus tard, on expliquera l’inflation par l’hypothèse de deux types de vide. Bien avant la soupe primordiale puis la grande explosion, il n’existait rien. Juste un peu de vide infinitésimal : le vide fondu. Homogène et de température très élevée, régie par la gravité et une « super force » concentrant l’ensemble des forces électromagnétiques. Ensuite, on postulera que dans ce milieu, la gravité repousse la matière au lieu de l’attirer. Du fait de ses caractéristiques particulières, le vide fondu grandira à très grande vitesse, prenant une place énorme en un instant : ce sera l’inflation. Et avec le refroidissement, le vide fondu se gela, à l’image de l’eau qui se transforme en glace, changeant de symétrie. Devenu hétérogène et asymétrique, la « super force » se sépare alors en quatre : le vide fondu devient le vide gelé, libérant au passage une énorme quantité d’énergie. Tout comme l’eau qui libère de la chaleur en se solidifiant. Grâce aux équations d’Einstein, l’énergie va se transformer en matière, pour donner notre monde actuel.
La théorie de l’inflation pourrait être la solution à l’énigme de la masse manquante de l’univers également. Considérant la courbure de l’univers, ainsi que l’observation de la vitesse des étoiles autour de notre galaxie ; les scientifiques pensent que 90 % de la masse de l’univers nous est invisible et qu’elle pourrait, pourquoi pas, s’expliquer par l’énergie du vide.
Concernant l’antimatière, avec l’inflation, les calculs donnent à comprendre que la matière et l’antimatière créées étaient en quantité égale. L’univers est alors une soupe de particules élémentaires pouvant changer de type à leur gré. Puis ce changement ne pouvant plus se faire, les protons et neutrons se forment du fait de la chute des températures. Un court instant, la matière se trouva en plus grand nombre que l’antimatière et une gigantesque annihilation s’opéra. Une très forte asymétrie apparait alors et seul un milliardième de la matière subsiste, donnant une supériorité à la matière faisant disparaitre l’antimatière. Le concept de particules et d’antiparticules nous est donné par les équations, en décrivant leur comportement. Elles font apparaitre deux solutions symétriques, qui ont des charges électriques et des énergies opposées. Les propriétés fondamentales sont également les mêmes, un couple particule-antiparticule, voit leur masse, leur charge, leur moment magnétique et leur durée de vie identique. Pour le moment, les connaissances sur l’antimatière ne permettent pas d’expliquer l’infime partie de matière qui a survécu à l’annihilation massive. Hormis l’envisager, encore une fois, par une phase de transition importante de l’univers.
Alors tout ça est très compliqué admettons-le et pas très représentatif de ce que l’on connait habituellement, notre intuition y est étrangère. Un vide qui n’est pas vide et qui gonfle à des vitesses incroyables, une matière et son opposé capable d’annihilation, une gravité omniprésente, mais dont on ne sait presque rien… Tout ça n’est pas très rassurant. Mais s’il semble que nous soyons sur la bonne voie, en réalité, il n’en est rien. Car tout ceci ne consiste qu’à essayer de démontrer les différentes phases subies par l’énergie, pour en arriver à la matière. Ça n’explique pas de quelle intelligence cela participe pour en arriver là… Bien trop de questions restent sans réponse, pour résumer notre réalité à l’interaction des particules et à en faire l’histoire du tout. Mais si l’évidence nous arrange, c’est bien parce que nous ne sommes pas grand-chose sur l’échelle de l’intelligence de notre réalité…
LE COMPLEXE DE L'ORACLE