APERDYNE LE FILM - SAISON 1
UN DIEU À L'IMAGE DE L'HOMME
Si l’intuition des Hommes peut très bien ne pas se démentir, s’imaginer, que Dieu nous soit semblable n’a tout de même rien d’intangible. Pourquoi devrait-il être comme nous ? C’est parce que l’Homme ne peut imaginer au-delà de sa nature et s’il a une haute opinion de lui-même, ce qui le dépasse ne l’est pas très différemment. Pour cela, un dieu, tel que nous le présentent les religions, a toujours quelque chose d’anthropomorphique, quelque chose qui nous ressemble. Comme toutes ces représentations du vieil homme barbu qui ont formaté nos esprits depuis des siècles. Vieil homme sage, omniscient et omnipotent, trônant quelque part dans les cieux. Mais cette idée suscite de plus en plus de refus. Plus encore, depuis la découverte de la relativité d’Einstein, qui nous a fait changer radicalement de paradigme, ouvrant un champ d’investigation scientifique immense.
Mais d’où vient cette idée d’un dieu qui nous ressemble ? Elle a toujours existé. Depuis l’origine des religions, où les dieux qui interagissent avec l’Homme nous étaient plus ou moins familiers. Homme, animal ou les deux en même temps, toujours quelque chose de ce que l’on trouve dans la nature. Puis le dieu unique, la multiplicité et les types de Dieux, de plus en plus difficiles à justifier à mesure des connaissances, l’apparence de Dieu devient alors celle d’un être humain tout simplement, car l’inverse est impossible à formaliser. Et l’Homme a besoin de se représenter les choses, pour en faire une réalité, puis en parler. Mais si un dieu unique ne se reproduit pas autant qu’il soit un homme. Car l’homme représente la force, l’autorité, la raison… au temps où nait le monothéisme. Il y a donc comme une évidence qui ne peut appartenir à la femme, quand il s’agit de toute puissance, à l’époque où nait cette idée.
Mais quelque chose d’unique a créé le monde, où la réplication se fait par cohésion. C’est ce que l’on constate du vivant en général. Et c’est ce que l’on retrouve dans la bible avec la genèse, cette partie des écrits qui nous explique comment Dieu a créé le monde. Où Dieu dit, selon certaines traductions, « faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance ». Cependant, cela commence par la création d’un homme, celui qui représente au mieux l’image que Dieu pourrait avoir. Alors même si la traduction des textes n’est pas fiable, cela a fait son chemin, car de ces mots, on peut parfaitement interpréter que Dieu est physiquement comme un être humain, de type mâle. En tout cas, on s’affranchit du paradoxe de l’origine de l’Homme, à l’image de celui, très connu, de l’œuf et la poule. Parce que Dieu est celui qui crée la chose ultime, l’homme capable d’inséminer le monde, à l’aide de la chose « plus accessoire » qu’est la femme. Alors si cette formulation un peu abrupte peut avoir quelque chose d’abject aujourd’hui, elle nous démontre néanmoins que les choses ont été résolues par l’Homme, il y a bien longtemps ; et ont tenu plusieurs millénaires malgré tout, car la prééminence de la femme à la création de l’Homme pose des problèmes de logique plus difficile à justifier.
Mais l’idée du vieil Homme barbu comme étant un père nous vient également de la trinité. Dieu tripartite, constitué de trois entités distinctes, nous donne à comprendre que Jésus, création humaine de la volonté de Dieu, est filiation. Comme pour l’Homme, Jésus devient alors le fils par la filiation d’un père. Mais Jésus, même s’il ne le conteste pas, ne dit pas qu’il est le fils de Dieu. Ce sont les gens qui le disent. Car pour Jésus, avec la trinité, il est Dieu lui-même incarné en Homme, se faisant appeler plutôt fils de l’Homme, afin de rappeler qu’il est aussi un être humain. Ce n’est donc pas la même chose. Et de ce fait, Jésus ne dit pas que Dieu ressemble physiquement à un homme. Et c’est heureux, car Jésus, en tant qu’incarnation de Dieu sur terre, est tout de même de type mâle, et cela semble être le paradoxe de Dieu qui fait un choix antagoniste, qui ne peut appartenir à une femme.
Cependant, Dieu fait son apparition sur terre, par le pouvoir de création de la femme et non plus de sa seule puissance créatrice, comme ce fut le cas avec Adam, le premier homme dans la genèse. Ce qui démontre que Dieu ne peut pas nous apparaitre par lui-même. On peut alors en déduire que Dieu n’est pas comme nous, puis, qu’il ne peut faire partie de sa création en tant qu’entité. En conséquence, avoir créé Jésus à la façon d’Adam, n’aurait donné aucun avantage sur l’image de Dieu ou ce qu’est Dieu. En tout cas, ceci fait que Jésus aurait alors très bien pu être une femme, pour que Dieu nous apparaisse. Mais ce n’est pas ce qu’il a décidé et c’est dommage. Car c’est l’idée tenace qui persiste en nos esprits que la vision que l’on peut avoir de l’image de Dieu est quand même toujours celle d’un homme. Mais si Dieu a fait ce choix, cela n’a rien à voir avec une question de ressemblance, c’est que la place de la femme à l’époque ne permettait tout simplement pas de faire, ce que Jésus a fait. Alors certes, aujourd’hui, les esprits ont commencé à évoluer. Mais depuis Jésus, les générations qui se sont succédé, ont interprété cela et représenté artistiquement Dieu, toujours comme un homme, disons en plus vieux, à l’image de ce que pourrait être un père comparé à son enfant. Et bien sûr, si Jésus avait été une femme, l’image de Dieu en aurait été radicalement différente.
Aujourd’hui, certains pensent toujours que Dieu nous ressemble physiquement et que Jésus a confirmé cela par ses propos. Un jour, Philippe, disciple de Jésus, lui fit cette requête : « Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit ». En réponse, Jésus lui dit : « Je suis avec vous depuis si longtemps, et cependant, Philippe, tu ne m’as pas reconnu ! Celui qui m’a vu a vu le Père ». Cette phrase est très connue, mais sortie de son contexte. Ajouté au texte de la genèse, où Dieu fait l’homme à son image, a fortement participé à décrédibiliser la foi chez beaucoup de personnes. La science moderne aidant, faisant conforter chez les athées, que tout ceci n’est que des fables.
Alors qu’a voulu dire Jésus, lorsque Philippe lui demanda de lui montrer le Père ? Philippe voulait que Jésus fournisse une manifestation visible de Dieu, un peu comme celle qu’avait eue Moïse jadis, avec le buisson ardent. Mais ce n’est qu’une représentation symbolique de sa personne que Dieu montre à Moïse. Pour Jésus, il en est de même. Physiquement, en tant qu’homme, il n’est qu’une représentation symbolique de Dieu. Si Jésus reflétait parfaitement la personnalité de son Père et qu’il était le seul à le « connaitre » pleinement, alors voir Jésus équivalait à voir Dieu lui-même. D’ailleurs, Jésus a eu l’occasion de pardonner les péchés de certaines personnes. Ce droit, dont seul Dieu peut se permettre, et qui lui a valu d’être accusé de blasphème. Mais qui soulignait bien l’évidence de son appartenance à Dieu et qu’il était comme le Père. Cependant, Jésus n’usurpa jamais la position de Dieu pour autant. Puisqu’il affirmait que son agissement et sa parole lui avaient été conférés, en disant : « Sachant que le Père a remis toutes choses entre mes mains ». Mais aussi : « le Fils ne fait rien par lui-même, mais seulement ce qu’il voit faire au Père, tout ce que fait le Père, le Fils le fait également ». Cela fait que voir Jésus à l’action, c’était voir Dieu à l’action, comme une manifestation de sa part où sa volonté et ses desseins sont apparus clairement. C’est cela le sens des propos de Jésus et non la signification que Dieu a une représentation physique similaire aux Hommes. Puis, il y a l’idée que Dieu a fait les Hommes à son image. Donc l’idée que Dieu puisse être semblable à un être humain n’est due qu’aux diverses interprétations des Hommes et n’est en rien une affirmation de Jésus.
Alors, si Jésus affirma connaitre pleinement Dieu ou bien faire partie de lui ; ce n’est en aucun cas la preuve que Jésus a vu Dieu de ses yeux, tels qu’il est réellement, au sens où l’on pense qu’il l’a vu. C’est une idée reçue, Jésus n’a jamais prétendu avoir vu Dieu, c’est d’ailleurs une impossibilité. Jésus n’a vu Dieu éventuellement et précisément comme on l’entend, que lorsqu’il est monté au ciel, si tant est que dans l’au-delà la vue soit nécessaire. Puisqu’il est né sur terre en tant qu’humain, en tant qu’humain, il n’a jamais vu Dieu. Mais cela ne l’empêche pas de connaitre Dieu en son for intérieur, s’il émane de lui. Son message est parfaitement cohérent une fois de plus.
Voir est une chose humaine, un œil qui capte une fraction de la réalité, à une échelle adaptée à la constitution humaine. Mais à l’échelle de Dieu, ça n’a pas de sens, cela voudrait dire que Dieu se situe à une échelle de réalité strictement similaire à la nôtre. Il faut à Jésus pour voir Dieu, un dieu dans un monde exactement comme le nôtre, autrement l’image qu’il en aurait, serait incompréhensible pour lui. Dieu ne nous est toujours apparu, s’il en est, que par le biais d’un artefact, comme un buisson ardent ou sous forme humaine, en la personne de Jésus. Le Jésus humain n’est qu’un instrument pour Dieu, une interface pour nous apparaitre, mais en aucun cas une réalité de lui-même, au sens physique où on l’entend. Ce qui démontre que la réalité de Dieu, son monde à lui, est structurellement différent du nôtre. Dieu n’est donc pas de forme humaine. Si Dieu nous a fait à son image, cela ne peut être que d’un principe et non d’une apparence. C’est cela que dit Jésus.
LE COMPLEXE DE L'ORACLE