APERDYNE LE FILM - SAISON 1

LE COMPLEXE DE L'ORACLE

Épisode 08 : Satan est mort

SATAN EST MORT

Alors s’il est entendu que le libre arbitre n’entrave en rien la folie ; pour ce qui nous parait être conforme, la recherche constante de vérité et de savoir ; a depuis longtemps fait surgir dans l’esprit des Hommes, l’idée que la raison des actes malveillants incompréhensible, ne pouvait avoir une cause naturelle. Car le sens commun qui prévaut, comme chez l’animal vivant en communauté, est : qu’un individu n’est pas censé donner la mort à l’un des siens. Et l’Homme étant, semble-t-il, supérieur à l’animal, ne peut avoir un comportement, semble-t-il, inférieur à lui. Donc, donner la mort à ses congénères, sans justifications naturelles que l’on pourrait comparer au monde animal, ne parait pas appartenir à une race supérieure. L’Homme étant au sommet de l’évolution doit l’être en tout point et son caractère social un exemple du vivant. Quelque chose d’extérieur à l’Homme doit alors intervenir pour le pousser à faire le mal. Car si une forme de vie ne détruit pas ce qui lui est analogue, celle qui est d’une intelligence supérieure, doit renforcer, plutôt qu’aggraver, cet état de fait.


Ainsi, depuis très longtemps, l’Homme cherche à identifier, désigner et catégoriser, ce qui ne l’arrange pas comme une source externe, afin de se déresponsabiliser. Car quand le défaut n’épargne personne, il est préférable de ne garder pour soi, que ce qui est pur et normal. Jésus nous le dit : « que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre ». Avec l’évolution sociale, l’Homme a perdu, de génération en génération, l’ordre naturel de sa condition, lissant la notion qu’il en a. Et à force de vivre en nombre toujours plus important, l’organisation de sa société s’est substituée à celle de la nature, créant ses propres règles avec toutes les conséquences que cela comporte, comme celle de l’incompréhension. L’Homme devenant l’espèce dominante, se détache des règles édictées par la nature et perd celle du danger de la prédation, par exemple. Sauf la sienne et cette « autoprédation », il ne l’accepte pas. À juste titre probablement, car elle est également au sommet de l’évolution, celle que permet sa créativité : la pire. Alors l’Homme qui se retourne contre l’Homme, ne peut être que déviant. Parce que l’aspiration de tout un chacun, la norme qui se doit, c’est de vivre en harmonie et dans la quiétude. Et le libre arbitre ne doit plus contredire cette idée, dans l’intérêt de l’ensemble de l’espèce. 


Mais comment préserver le libre arbitre, avec des règles abstraites « extranaturelles » ? Cela semble impossible, parce que l’intelligence ne peut s’empêcher de penser, que l’intérêt soit collectif ou pas. L’Homme pense avec des réflexes qui lui sont propres et c’est l’idée de chacun, par rapport à son monde, qui définit ses actions. La réflexion d’un individu n’est pas standardisée, à l’image que nous aurions tous des bras ou des jambes. Non, ce qui fait nos actions est issu de milliards de paramètres, induits par notre environnement et synthétisés par notre réflexion, à des fins de préservation individuelles. Ce qui, du point de vue collectif peut générer des actions totalement aberrantes et incompréhensibles. La déviance désignée a donc fait naitre le coupable : Satan. L’origine du mal ne pouvant lui appartenir, l’Homme a donc désigné l’origine du mal…


Satan, le diable, mais aussi Lucifer et les nombreuses dénominations qui lui sont attribués de par le monde et l’histoire ; représente et personnifie toujours l’esprit du mal. Il est celui qui divise, qui désunit, et qui détruit. Personnage mythologique malfaisant, il est souvent représenté sous les traits hideux et repoussants, en hybride d’Hommes et d’animaux réels ou imaginaires. Et comme il représente la personnification du mal sous toutes ses formes, il devient rapidement responsable des pires aspects de l’humanité. Une sorte de poubelle où l’on met tout ce qui ne nous convient pas. Dès qu’il y a un problème, c’est la faute de Satan. Une commodité qui exempte de toutes circonstances atténuantes, comme celles qui rendraient coresponsable un accusateur, et qui permet une sanction jusqu’à la mort. Bref, on l’a bien compris, Satan est surtout un instrument, qui a fait bien des martyrs, au bénéfice de bien des fielleux. La nécessité de désigner le mal est une longue histoire, et à l’origine de nombreux peuples, où les idées et les représentations étaient multiples. Puis les choses ont été intégrées à la spiritualité, trouvant sa justification dans l’au-delà, cautionnant l’idée d’un paramètre extérieur à l’Homme. De la déviance à la possession, les religions ont peu à peu mêlé les dieux à la cause du mal. Et à l’image du dieu unique qui s’est imposé petit à petit, la représentation du mal a fait de même. L’unicité étant plus simple à appréhender par l’Homme, le mal a trouvé sa justification unique également…


Alors pourquoi ce concept de bien et de mal, nécessaire et pourtant pas nouveau, perdure-t-il encore aujourd’hui ? Est-il possible de classifier de façon exhaustive ce qui tient du mal ? Étant entendu, que le bien, lui, ne nous dérange pas ! Non et les différentes tentatives se sont toujours traduites par un échec. Que ce soient les commandements des dieux ou les lois des Hommes, parce qu’elles sont toujours contournées et sujettes à interprétations. Et c’est bien parce que l’on pense et que chacun interprète les choses de son point de vue, que le mal persiste quoi qu’il advienne. Satan est alors celui qui règle le problème, car il n’est que peu sujet à l’interprétation, il devient du coup un bien utile à la société, pour fonctionner dans un monde évolué. Aujourd’hui, la police et la justice, mais aussi la science, permettent de régler le sort de celui qui est déviant. Satan a donc été remplacé pour la cause et perdu sa place pour le jugement.


Jésus s’est exprimé à maintes reprises, notamment lors de la guérison des malades, contre les démons et les esprits impurs ; les chassant des corps possédés, rendant aux Hommes des pensées saines. Il corrige les comportements déviants, il redonne un sens équilibré aux esprits corrompus. Alors si Jésus a beaucoup insisté sur les démons de toute sorte omniprésents, c’est pour nous mettre en garde et révéler l’existence de Satan qui nuit aux Hommes. Satan, le diable, le tentateur, le prince du monde… Jésus ne désigne jamais Dieu comme étant lié au mal, il distingue parfaitement les choses, en personnifiant le mal ; soulignant d’ailleurs qu’il n’a pas d’emprise sur lui en ces termes : « Je ne vais pas parler beaucoup plus avec vous, car le prince du monde vient et il n’a aucun pouvoir sur moi ». Jésus appelle le diable « le prince du monde », parce qu’il considère que notre monde est le domaine de Satan. Le prince du monde est une symbolique, pour évoquer un système du mal qui règne sur terre et gouverné par quelque chose qui n’est pas naturel. Quelque chose qui n’est pas dans l’ordre des choses, qui est impur, qui n’appartient pas à la perfection de Dieu. Jésus n’étant pas concerné par cela, il ne peut donc pas être atteint par Satan, comme il nous le dit. Les Hommes ont pris la mauvaise voie et Jésus avait pour mission de corriger cela en s’exprimant ainsi : « Maintenant est le jugement sur ce monde, maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les Hommes à moi ». Jésus nous dit clairement que la défaite de Satan serait accomplie quand viendrait sa mort, élevé sur la croix. Le combat de Jésus sur Satan est son message, ce qu’il représente, est ce qu’il a symbolisé pour l’avenir. Satan fut la déviance des Hommes et l’action de Jésus le remède à cela. Jésus a donc tué Satan…


Alors désormais, quel bilan tirer de tout ça ? Car le mal n’est-il pas toujours présent en nous, parmi nous ? Si, bien sûr, mais il n’est en rien la cause de Satan, lui est mort… C’est l’incompréhension du message de Jésus qui est la cause des maux de notre monde dorénavant. Le mal appartient à celui qui ne comprend pas que Dieu ne va que dans le sens du bien, « qu’il est amour ». Car Jésus nous révèle qu’il ne punit pas, contrairement à ce que l’on pensait avant. C’est le sens de son sacrifice sur la croix. Et celui qui n’a pas compris cela est en quelque sorte celui qui réveille Satan, il est celui qui entretient son aura, comme on souffle sur des braises. Parce qu’il suffirait que chacun se conforme au sens de Jésus, pour que notre monde aille vraiment beaucoup mieux. C’est ce qu’ont tenté de faire les successeurs de Jésus, en perpétuant sa parole et sa mémoire. Mais Jésus ne nous a malheureusement pas donné les clés, afin que son nom ne devienne jamais forme de pouvoir et son message exempt de toute altérité. Alors, ce que Jésus ne nous a pas dit, il faudra l’inventer sur les fondations qu’il a édifiées. Ce qui est fait est fait, on ne change pas le passé. Mais Jésus fait dorénavant partie de notre héritage à tout jamais. Il a déjà largement propagé ses fruits et le mal nécessaire qui est en nous s’en nourrit petit à petit, de génération en génération, lissant peu à peu notre ADN, vers un monde possiblement meilleur…

LE COMPLEXE DE L'ORACLE

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