APERDYNE LE FILM - SAISON 1
L’HOMME, PETITE BÊTE INTELLIGENTE
L’être humain, conscient de son état, pensant, palpable, capable de se reproduire et de se détruire, a depuis très longtemps cherché à donner une réponse à la question de son existence, son origine, son devenir, etc. Son langage articulé, permettant de communiquer à distance et de façon très élaborée, a largement contribué à ce phénomène. Car il a permis de transmettre, de génération en génération, une forme plus abstraite de cette communication : celle des idées, de l’imagination, de l’anticipation… Et de fait, il a acquis au fil du temps un patrimoine de savoir, qui n’était pas absolument nécessaire à son existence. Cela a transformé sa condition, le dotant de la nécessité de comprendre tout ce qui l’entoure et le pourquoi de sa propre existence. Les milliers d’années d’évolutions humaines ont vu passer plus de cent milliards d’individus modernes, estime-t-on. Ce qui fait qu’à ce jour, les spéculations, légendes et phénomènes personnels en tous genres, ont forgé nombre de théories sur ce que l’on ignore toujours. La science, la religion et la philosophie confondues, étant incapables d’apporter certaines réponses, subsistent encore des voies ouvertes sur des croyances non élucidées. Et même, si l’étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux (la zététique) lève le voile sur bon nombre d’idées reçues, la persistance idéologique en l’ésotérisme reste vivace et fascinante. Car elle repose essentiellement sur notre peur de l’inconnu, qui fait partie de l’instinct de survie qui est en nous depuis l’origine de la vie.
Mais l’Homme, cette infatigable petite bête intelligente, ne peut s’extraire de la recherche de tout ce qui lui est inconnu. Il est étonnant de voir et de penser, que finalement ce qui nous constitue (la matière), puisse atteindre un tel degré d’organisation, pour qu’en émerge ainsi la conscience. Il est assez ahurissant de constater, que les éléments, semblent-ils élémentaires, qui nous constituent, puissent engendrer ce phénomène, qu’est l’intelligence. Car, ne sommes-nous pas faits d’environ 65 % d’eau ? Par conséquent, l’élément le plus présent en masse dans le corps humain est l’oxygène. Incroyable… Pour le reste, le carbone, élément de base des cellules organiques, vient en deuxième position. Finalement, à peu près 98 % de la masse du corps humain est représentée par seulement six éléments : oxygène, carbone, hydrogène, azote, calcium, phosphore. Vu comme ça, cela ne parait pas grand-chose, un être humain… Pourtant, la nature permet de le faire. Vivant, conscient, intelligent, reproductible… C’est fantastique pour nos petites têtes chercheuses, mais encore tellement éloigné de la vérité. Parce qu’il est évident que les choses ne se cantonnent pas aux limites de ce que l’on peut appréhender. Alors, il aura fallu, pour nous, créer de nombreux échafaudages de l’intellect pour comprendre. Comme la spiritualité, la philosophie, la science ou la métaphysique. Échafaudages, qu’il faut sans cesse compléter et gravir, afin de trouver un sens à tout ça.
Avec la spiritualité, même si elle n’est pas la seule, est principalement associée l’idée d’une perspective entre les êtres humains et des êtres supérieurs. Cela a donné naissance aux religions, entre autres. Et la question des religions n’est pas simple à appréhender, tant elles sont multiples, il est même difficile d’en faire l’inventaire. Cependant, parmi elles, cinq grands courants se détachent et sont pratiqués actuellement dans le monde. Et ces derniers ont largement influencé notre culture et notre mode de vie.
Avec la philosophie, c’est une discipline consistant au questionnement, à l’interprétation ou à la réflexion sur le monde et l’existence humaine que l’on a. Elle trouve son but dans la recherche de la vérité, la méditation sur le bien, le beau, le juste, la quête du sens de la vie et du bonheur par exemple. Si elle peut être considérée comme la science des principes et des causes, la philosophie n’est pas vraiment un savoir, mais une démarche de réflexion sur les savoirs existants. Ce qui fait qu’elle est organiquement pluridisciplinaire et fortement tournée vers l’être humain. À la différence des sciences traditionnelles, la philosophie n’a pas un objet d’étude particulier en soi. Même si elle peut très bien se focaliser sur un domaine d’étude distinct, tel que la logique, l’éthique, la politique, la sociologie, etc. Elle n’est pas tenue d’être démontrée par l’expérience et la reproductibilité. Ses affirmations reposent essentiellement sur la malléabilité du langage et de son interprétation.
Avec la science, il s’agit de l’accumulation du savoir. Ce que l’on sait pour l’avoir appris. Si la notion de science a évolué au cours de l’histoire, aujourd’hui, on considère qu’elle consiste à produire des « connaissances scientifiques », à partir de méthodes d’investigation rigoureuses, vérifiables et reproductibles. Le but consiste à permettre de comprendre et d’expliquer le monde et ses phénomènes, de la manière la plus élémentaire possible, se rapprochant au mieux des faits observables. À la différence des dogmes, la science est ouverte à la critique et à la révision. Sa compréhension des phénomènes permet d’en tirer des prévisions et des applications fonctionnelles, dont les résultats sont sans cesse confrontés à la réalité. Ces connaissances sont à la base de nombreux développements techniques, ayant de forts impacts sur la société.
Puis, il y a la métaphysique, qui est une discipline qui permet d’aborder les sujets du savoir et de l’interrogation humaine, sous un angle différent du spirituel, philosophique ou scientifique. Car ces derniers sont une impasse, à bon nombre de questions essentielles. Ils reposent souvent sur des idées reçues, des mesures, des a priori, des illusions de notre conscience, sans jamais prendre suffisamment l’ensemble des considérations nécessaires qu’il faut avoir, pour dépasser les barrières qui délimitent notre intelligence. La métaphysique est alors une voie possible, pour dépasser les limites de la science, qui commencent à être connues. Celles de la spiritualité, qui ne peut se passer du dogme établi, ou celles de la philosophie, refermée sur les incohérences de l’expression humaine. Elle permet à notre conscience limitée de dépasser son entendement et de synthétiser le savoir par les différentes conjectures du possible. Elle permet de formaliser l’intuition, d’avoir une vision anticonformiste, qui explore les chemins inaccessibles de la conscience académique.
On le voit, les outils de l’intellect humain sont conséquents et ont permis d’atteindre des sommets de la compréhension. Mais tous ces échafaudages psychiques suffisent-ils à nous rapprocher de la compréhension d’un au-delà ? Pourquoi une telle masse d’informations, acquise au fil des millénaires, ne suffit-elle pas à nous déterminer de façon plus pertinente ? C’est peut-être que le savoir de l’Homme ne participe en rien à son intelligence. Intelligence que l’on croit nécessaire à l’approche d’un état supérieur, qui reste imperméable à toute approche de vérité. L’intelligence n’est donc pas organique, elle n’est pas reproductible en se transmettant de génération en génération. L’Homme moderne n’est pas plus intelligent qu’il y a des millénaires. C’est l’accumulation du savoir collectif qui crée cette illusion. Il est alors important de prendre la mesure de cet état de fait, afin de comprendre que l’accès à un état supérieur éventuel n’est possible que par l’abandon de nos certitudes dominantes. Parce que ce « quelque chose », que l’on appelle Dieu, ne peut se révéler au monde par le savoir collectif, mais uniquement par notre âme, à laquelle il participe.
Jésus nous l’a dit : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux », pour nous rappeler que Dieu nous est accessible par l’humilité. Ainsi, ceux qui ont l’humilité de reconnaitre que l’intelligence ne s’inscrit en rien dans l’existence de Dieu, pourront le concevoir bien plus facilement. Dis comme ça, cela peut nous paraitre totalement dérisoire. Car chacun d’entre nous peut mesurer les différences qu’il y a entre les individus et juger que tel ou tel, semble plus intelligent ou plus « stupide » qu’un autre. Alors, si nous sommes tous « l’idiot » de quelqu’un, y a-t-il une définition de l’intelligence, qui nous permet de nous situer par rapport aux autres ?
La définition de l’intelligence, ainsi que la question d’une faculté d’intelligence générale, a fait l’objet de nombreuses discussions philosophiques et scientifiques depuis longtemps. Et il en ressort que par définition : l’intelligence, est l’ensemble des processus retrouvés dans des systèmes, plus ou moins complexes, vivant ou non, qui permet de comprendre, d’apprendre ou de s’adapter à des situations nouvelles. Nous sommes donc tous intelligents ! Elle a été décrite également comme une faculté d’adaptation, d’apprentissage pour s’adapter à l’environnement ou au contraire, faculté de modifier l’environnement pour l’adapter à ses propres besoins. Avec ce sens général, les animaux, les plantes ou encore les outils informatiques font preuve d’une intelligence aussi. Alors où se situe la différence, si les animaux, les plantes ou les machines sont susceptibles de faire preuve d’intelligence ? Eh bien, il n’y en a pas, car tout système à l’intelligence maximum dont il a besoin. Autrement dit, si l’on ose la comparaison, un être humain n’est pas plus intelligent qu’une fourmi. Dis comme ça, cela peut paraitre choquant et c’est normal. Mais c’est parce que la comparaison ne se fait pas entre deux systèmes égaux, de même constitution. Si besoin est, nous ne pouvons comparer l’intelligence de l’Homme qu’à celle de l’Homme. La fourmi est aussi intelligente que l’Homme, comparé à sa structure. C’est parce que la fourmi est constituée physiquement comme ça, que son intelligence est comme ça. La comparaison entre une fourmi et un Homme ne peut donc se faire, sauf décréter qu’elles sont égales.
Alors, me direz-vous, pourtant l’Homme fait des choses, que ne peut pas faire une fourmi, comme aller sur la lune, il doit tout de même être plus intelligent ? Cette intelligence est la capacité à traiter l’information, pour atteindre des objectifs. La fourmi traite l’information également et fait des choses que ne peut pas faire un être humain, comme marcher au plafond. C’est la structure physique des systèmes traitant l’information qui permet d’atteindre certains objectifs. S’il doit y avoir une quelconque supériorité, alors elle se situe là. Autrement, il y aurait des Hommes qui se distingueraient de façon impressionnante, dans tous les domaines de l’intellect, sans raison particulière, sans apprentissages préalables. Ils se distingueraient par des propos ou des réflexions, que nul autre ne pourrait atteindre. Comme répondre aux questions fondamentales, qui taraudent l’humanité depuis si longtemps, ou bien donner des idées et des solutions aux grandes problématiques de nos sociétés. Mais ce n’est pas le cas. Lorsque cela nous semble pourtant l’être, on parle de génies : Mozart, Einstein, de Vinci, Newton… Mais tous ont un passé de travail intellectuel, de culture dans un domaine de prédilection. Ajouté de capacités d’analyses visionnaires, artistiques ou anticonformistes, bénéficiant de situation et d’environnement favorable à la découverte. Mais en aucun cas de facultés supérieures, dues à un cerveau singulièrement constitué, en marge de celui des autres. La nature nous a tous constitués de la même manière.
De plus, le génie est souvent qualifié de façon rétroactive, lorsque les choses ont évolué et le génie disparu. Ce qui veut dire, que c’est plutôt l’impact sur l’évolution de nos sociétés, qui qualifie le génie, plutôt que la performance intellectuelle dudit génie en question, qui le révèle. Puis, il y a tous ces génies qui restent dans l’ombre de l’histoire, parce qu’ils n’ont pas bénéficié de situation favorable à leur émergence ou par exploitation, plagiat, pauvreté, etc. Le génie n’est pas le seul fait des facultés d’un individu, il est fortement sujet au jugement, dans un espace et un temps donné, le favorisant. C’est nous qui jugeons du génie à un instant T, parce que c’est favorable, dans le cadre d’une société qui l’utilise. En quoi Mozart ou Picasso, tiendrait-il du génie, au regard d’une tribu vivant en autarcie au beau milieu de la jungle ? Nos génies ne sont tout simplement pas les leurs et il y a encore des êtres humains, qui ignorent que nous sommes allés sur la lune…
Mais l’Homme génial, serait-il allé sur la lune, s’il n’avait eu ni bras ni jambes ? Qui peut dire, mais cela semblerait bien hypothétique, car les prouesses de l’Homme tiennent bien à sa structure physique, particulièrement favorable pour réaliser ce genre de choses. Et son cerveau serait très différent, sans bras ni jambes. Puis, ne s’émerveille-t-on toujours pas, de l’incroyable prouesse de l’araignée tissant sa toile ? Si, bien sûr. Et cette ingéniosité est réalisée sans la parole, l’écriture, la science, les mathématiques, etc. On pourrait penser, en voyant cela, qu’en comparaison, l’intelligence de l’araignée nous dépasse, tellement c’est fascinant. Mais l’araignée n’est pas plus intelligente que l’Homme, ainsi que l’Homme n’est pas plus intelligent que l’araignée. Chacun réalise les choses, qui lui sont permises, selon leurs structures physiques. L’intelligence est là et non au centre du cerveau. C’est l’accumulation de l’information, faite par chacun d’entre nous, qui crée l’illusion d’une intelligence supérieure ou pas. L’accumulation de l’information dans le cerveau, elle, par contre, est bien réelle. La facilité que l’on a de le faire également. Mais cela demande un effort, un travail, comme un sportif travaille un muscle. Il peut ensuite calculer ses performances, comme on peut calculer les performances d’un cerveau, avec les tests de quotient intellectuel.
Mais rien n’est jamais acquis en la matière et comme pour le bien et le mal, il est impossible de définir le degré d’intelligence par des tests de quotient intellectuel. Il faudrait pour cela prendre en compte des millions de paramètres. Puis les comparer à quoi ? Car le test de quotient intellectuel ne fait que définir un potentiel à un instant T, par rapport à des intérêts particuliers de notre société évoluée. Un bon résultat au test ne vous dit pas que votre performance est définitive, ni même, quelle serait votre capacité à appréhender notre environnement naturel, ce pour quoi nous sommes faits. Le test de quotient intellectuel, ne vous dis pas quelle est votre potentialité à survivre en milieu hostile, comme au cœur de la jungle. Cela demande pourtant pas mal de discernement… Non, le test de quotient intellectuel ne constitue en rien un quelconque degré d’intelligence, mais juste un degré de performance particulier, dû à un travail ou à une facilité. Il est d’ailleurs régulièrement remis en question, pour s’adapter aux critères assez flous, qui nous semblent être dus à l’intelligence. Les études démontrent également que globalement le quotient intellectuel de l’humanité régresse au fil du temps. Cela est dû aux progrès technologiques de nos sociétés, qui nous affranchissent sans cesse des efforts de mémorisation et de réflexion pour vivre. Alors, on l’adapte, pour qu’il soit plus en adéquation à notre mode de vie moderne et qu’il nous montre que finalement, nous ne devenons pas plus « stupides », mais juste intelligents autrement.
Néanmoins, les Hommes ayant travaillé leur intellect paraissent souvent bien plus à l’aise à la réflexion et à la raison, leur donnant de fait une supériorité apparente. Mais cette supériorité s’applique à des situations bien particulières de nos sociétés, comme la politique, la finance, la science, etc. Ils ont acquis des réflexes bien adaptés à ce que nos sociétés modernes en attendent. Cependant, le médecin de famille n’entrevoit rien à la médecine du guérisseur traditionnel, s’il n’a pas lui-même étudié le sujet en profondeur. L’intelligence ne serait pas plus grande au médecin de famille, sous prétexte que sa médecine serait plus efficace. Car le guérisseur a, lui aussi, de longues années d’apprentissage et d’expérience. Et même si cela nous parait plus abstrait, il détient un savoir unique et privilégié au sein d’une population, comme notre médecin de famille.
Alors, travailler son intellect, n’a jamais fait marcher un Homme au plafond, comme le fait la fourmi. Cette réflexion simpliste est faite pour prendre conscience que l’augmentation de l’intelligence, si elle devait être effective, ne passe que par la structure de son système. La fourmi bénéficie bien sûr d’un corollaire en rapport à la gravité. Mais si l’Homme pouvait se doter de deux bras supplémentaires par exemple, alors là oui, nous verrions une différence significative d’intelligence, entre les Hommes qui auraient deux bras et ceux qui en auraient quatre. Parce que du coup, ce qui les gère, le cerveau entre autre, développerait des capacités ou des fonctionnalités supplémentaires, qui permettraient à l’Homme, des performances physiques supérieures, mais intellectuelles également. Alors les hominidés primitifs n’avaient évidemment pas la même intelligence que nous. Mais ils n’avaient pas non plus la même structure physique. Et toutefois, s’ils peuvent nous sembler très proches, les changements les plus subtils peuvent faire la différence, comme la posture ou l’alimentation, qui, avec l’évolution, peuvent opérer à des changements substantiels au niveau du cerveau. Et l’incroyable performance de l’araignée nous rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’être grand, pour jouir de facultés exceptionnelles.
Alors, si l’Homme doit être le plus exceptionnel du monde vivant, cela ne tient peut-être pas qu’à son intelligence, mais aussi à quelque chose de plus subtil, dont nous serions tous dotés : l’âme. Car la question de l’âme ne peut être éludée, quand on traite de spiritualité et d’intelligence humaine. A-t-on une âme ou non ? Si telle est le cas, ce qui la caractérise, peut alors très bien être infinitésimal et subtilement relié à notre environnement et pas seulement à notre intelligence ou notre intellect. Si l’on veut concevoir une puissance créatrice éventuelle, il est fondamental de bien discerner la question de l’intelligence et d’intégrer le fait, qu’il n’y a pas de différences fondamentales entre les Hommes. Au risque de considérer certains êtres humains, comme étant dépourvu d’une âme… Donc si l’âme existe, elle est en relation avec notre réalité, un univers dont la structure physique est capable de traiter l’information de façon intelligente. L’intelligence de l’Homme s’inscrit alors dans un tout et non en une performance quelconque. La question est de savoir dans quelle mesure. Car nous n’avons pas de vision globale de notre réalité, pas de vision externe pour juger de la place de l’Homme. Cependant, qu’il s’agisse de hasard ou pas, ce système intelligent a bien tout créé, jusqu’à l’Homme. Il est alors évident que l’échelle de valeurs qui caractérise notre réalité est colossale, à un point, hors de portée de notre imagination. Ça, c’est déjà une certitude !
LE COMPLEXE DE L'ORACLE