APERDYNE LE FILM - SAISON 1

LE COMPLEXE DE L'ORACLE

Épisode 48 : Les dangers du don mystérieux

LES DANGERS DU DON MYSTÉRIEUX

Ainsi, on s’en remet parfois aux médecines dites alternatives. Il en existe en tous genres et pour tous les goûts. De la plus sérieuse à la plus fantaisiste. Car dans un monde qui s’ennuie, l’essentiel peine à trouver sa place, créant des phénomènes de mode pour se soigner. Il suffit alors de faire son choix. Mais attention, pour certaines alternatives, c’est la porte ouverte au charlatanisme, celles qui vous promettent la guérison des pouvoirs du thaumaturge qui la pratique. Car il s’agit bien de ça : de faiseurs de miracles. Quand il ne s’agit ni de science ni de Dieu, il s’agit bien du miracle venu d’on ne sait où. Celui du don attribué à l’Homme, d’un mérite qui ne vous sera jamais donné à connaitre. Parce que, quelle que soit la forme de vie, de celle-ci ne peut émerger un pouvoir agissant sur les autres formes de vie. Et même si notre langage évolué peut nous donner à le croire, la mécanique du monde, elle, ne le permet pas, à cause de notre âme, il faut le savoir… 


Mais la croyance peut être persistante et nous faire perdre toute objectivité, surtout quand il s’agit de souffrances où on est prêt à tout pour les abréger. On se dit alors qu’on ne risque rien à essayer. Mais est-ce vraiment le cas ? Car quel est ce don que certains possèderaient et par quelle puissance divine est-il délivré ? Parce qu’il s’agit bien de ça. Un don n’est pas une propriété humaine, mais un pouvoir surnaturel, accompli par l’intermédiaire d’un serviteur de cette divinité. Mais quelle est cette divinité qui ne dit pas son nom ? Qu’on vous le dise, car une chose est sûre, il ne s’agit pas de Dieu ! Ce qu’on ne vous dira jamais d’ailleurs. D’abord, parce que Dieu ne guérit que par votre âme et donc par la demande que vous lui faites en prière. Puis, s’il s’agissait de Dieu, un prêtre serait un bien meilleur intercesseur. Alors malgré le mal qui vous ronge, on cherche bien à vous tromper. Et c’est possible, car la croyance n’est pas que persistante, elle est aussi rémanente, par ce mal oblatif qui profite au guérisseur. 


On est ainsi bien dans l’exploitation du malheur, parce qu’on ne vous propose jamais de miracles de confort, comme celui qui ferait repousser vos cheveux ou bien réduire un nez proéminent. Le don n’agirait alors que pour la juste cause, celle que l’on trouve normale de guérir. Et c’est curieux, car si la perte de cheveux ne provoque pas de douleurs physiques, elle provoque pourtant bien des souffrances psychologiques chez certains. Le miracle est donc celui que l’on veut bien admettre pour soi-même, celui de la juste cause et qui n’est pas forcément douloureux, comme une tumeur par exemple. Le pouvoir de guérison pour autrui est de ce fait exclu, nul ne peut agir par des pouvoirs qui lui seraient conférés, qu’ils soient divins ou obscurs. Par conséquent, cela s’inscrit toujours, que par le biais d’une manipulation mentale. 


Mais l’Homme a intégré depuis longtemps le fait du miracle, depuis l’invention des dieux en fait, puisque c’est comme ça qu’ils ont commencé à agir pour nous… L’exploitation du malheur va alors plus loin, quand on cherche à tromper le croyant, celui qui sait les miracles faits par Jésus et qui se dit qu’on ne risque rien à essayer. Celui-là est une cible privilégiée, trompé par la mise en scène et le décorum. Celui des cierges et de l’encens, ou bien du rituel du signe de croix ou de l’ostension du crucifix. Mais ne vous y trompez pas, car, penser qu’un Homme ait le pouvoir de guérison, fait de vous celui qui renie la divinité de Jésus. Parce qu’il n’y a que Dieu qui possède ce pouvoir. Il vous faut donc savoir et choisir…


Mais en tout état de cause, une fois le sujet disserté, l’expérience de pensée la plus simple est sans appel. Si un Homme avait un tel pouvoir, il serait à même de changer le monde. Mais quelle misérable évidence qui ne se fait pas, ordonnant aux guéris de contribuer à l’impécuniosité du monde par exemple ! Parce que ceux qui prétendent posséder ce pouvoir vous informent toujours de l’échec possible. Bref, un pouvoir qui ne marche pas forcément. Allant d’arguments qui ne tiennent pas debout ou parce que vous n’êtes pas réceptif, faisant de vous le responsable. Mais donnant en tout cas à la divinité un pouvoir bien malhabile, celui de ne guérir, que ce qui peut se guérir seul. 


Ce qui fait que ce don n’est pas un don et que ce pouvoir n’existe pas. Il s’agit bien que de manipulations cupides et mercantiles, assises sur le voile de l’altruisme et confortées par des guérisons qu’on attribue à ce don. Le pouvoir n’est que dans la tête des gens, celle du malade imaginaire qui guérit et qui témoigne. Constituant alors le pauvre fonds de commerce du guérisseur, celui de la crédulité qui empêche de changer le monde. Mais le guérisseur aporétique est toujours au service des gens. Agissant pour le bien d’autrui, car le don oblige la mission, sans jamais profiter pour soi-même. Un service agreste, qui ne cherche pas à se substituer au conventionnel. Les appointements restent alors modestes ou même arbitraires. Mais jamais refusé, parce qu’il est celui de la gratitude du miraculé, quelle qu’en soit la valeur. Puis il y a surtout l’après-retour d’une réputation qui vous recommande. Bref, un système qui ne trompe aucun esprit éclairé et qui n’a jamais donné au monde comme bénéfice, que celui qui se prend pour Jésus-Christ.


Alors, il est bien moins sempiternel d’utiliser les services de celui qui vous dispense les pouvoirs d’un dieu, que de chercher à savoir si Dieu existe. Et c’est toute la perfidie sur laquelle repose le don supposé du guérisseur qui le sait bien. Mais l’emprunt de mysticisme qui conforte chez certains permet à la pratique de continuer son chemin. Vous devez alors faire attention à ne pas vous détourner de Dieu, définitivement. Car un mieux-être dont vous pouvez témoigner inscrit en vous l’idée forte et indélébile que l’action d’un Homme au pouvoir inconnu peut se substituer à celle de Dieu. Elle fait de vous celui qui ne donne pas à Dieu l’essentiel, celui de la création, que l’on répudie de fait. 


Voilà ce que l’on risque et qu’il faut prévenir. Car la repentance, au moment du trépas, sera incapable de vous venir en aide. Parce que Dieu ne se révèle pas à l’article de la mort, le fruit de l’âme ne peut se traduire que du vivant et prend du temps. Votre âme ne doit donc pas faire l’objet d’une rupture irréparable, celle que votre subconscient peut provoquer, par l’idée d’une guérison qui ne serait pas le fait de Dieu. Et comme c’est le doute possible qui empêche d’avoir accès à Dieu, vous risquez de vous condamner à ne jamais connaitre la vérité. Le seul résultat que vous pouvez avoir par la pratique du guérisseur, c’est alors de vous couper de Dieu définitivement et de voir réapparaitre vos problèmes progressivement, ceux de la dépendance au traitement.


Mais comment faire s’il est déjà trop tard ? Il faut comprendre que ce n’est pas Dieu qui refuse de vous éclairer, mais que c’est vous qui avez débranché la prise. Vous avez coupé votre âme à Dieu, comme un arbre auquel vous auriez coupé les racines. Et comme il n’est pas possible de remonter le cours du temps, votre possibilité d’accès à Dieu, vous l’avez gâché irrémédiablement. C’est l’arbre qui ne refleurira pas, car l’âme est comme l’arbre, elle ne s’exacerbe que par ce qui la nourrit. Mais la nature est résiliente où parfois l’arbre refait racines. Votre résilience à vous serait alors de pouvoir effacer l’événement de votre mémoire. Mais si personne ne peut s’enorgueillir d’une telle chose, le conseil, pour le moins, serait de vous persuader de façon inaliénable de la tromperie et que Dieu seul est la solution.

LE COMPLEXE DE L'ORACLE

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