APERDYNE LE FILM - SAISON 1
LE SENS DE LA MORT
Dans l’histoire de l’humanité et dans toutes les régions du globe, certaines idées peuvent exister, indépendamment d’une migration ou d’une tradition. Et l’angoissante question de la mort a toujours suscité la nécessité de trouver une explication aux grandes questions vitales. Pourquoi sommes-nous là et pourquoi devons-nous disparaitre, à un côté absurde, s’il ne trouve pas son sens. Et comme l’être humain préfère croire à n’importe quoi, plutôt qu’à rien, face à la mort qui lui parait inconcevable, l’idée d’une vie pérenne dans l’au-delà, lui donne une solution acceptable. Alors, malgré le fait de ne pas savoir si cette idée existe vraiment ; ne pas laisser ses morts à l’abandon, les accompagner en leur faisant des offrandes et les honorer avant le grand voyage, c’est déjà construire son imaginaire sur ce qui peut bien s’y passer.
Où va-t-on après la mort ? Revit-on sous une autre forme ? Est-ce la fin de tout ? Si c’est le cas, pourquoi la vie ? Tant de questions qui ont trait à la vie et surtout à la mort, depuis que l’Homme peut se poser des questions. Et ce n’est peut-être pas un hasard. Une intuition nous dit que cela a un sens et si la conscience tire sa source du plus profond de la matière, c’est alors que la matière nous dicte ce sens par notre intuition. La pensée de l’Homme n’est pas quelque chose qui surgit comme ça par hasard, elle est issue d’un héritage, qui prend sa source à l’origine de la vie. Elle est empreinte de cela et pour s’en extraire, il faudrait pouvoir être tout autre chose qu’un être humain. Il n’y a donc rien d’étonnant, à ce que ce soient toujours les mêmes questions qui persistent, en tout temps et en tout lieu, où la terrible question de la mort, nécessite d’y trouver sa cause.
La mort, c’est ce qui permet à la vie d’évoluer. Si la mort n’existait pas, nous n’existerions pas non plus. Parce que la vie n’est pas quelque chose qui est apparu instantanément comme le suppose l’oracle. Elle est issue d’un long processus qui commence à la création de l’univers, puis des éléments les plus fondamentaux, évolue jusqu’à ce qu’on l’identifie comme étant la vie. Mais si la vie est un long processus, elle s’est bien faite depuis le commencement, par la réplication. Une particule s’assemble à une autre, selon les règles qui lui conviennent, rejetant celles qui ne lui conviennent pas. Puis disparais au profit d’une autre, ayant une autre histoire, le tout cherchant à évoluer dans le but bien précis, celui d’arriver à un ensemble programmé, pour qu’apparaissent les conditions favorables à la conscience. Pour cela, la réplication a besoin de facteurs sans cesse renouvelés, qui ne peuvent se faire que par l’adhésion ou le rejet d’éléments constitutifs d’un but. Ce qui fait qu’une émulsion de particules apparaissant et disparaissant sans cesse est nécessaire pour atteindre cet objectif, c’est celui de la logique profonde de notre réalité qui construit les choses en un mouvement général.
À notre échelle, celle de l’Homme, fait d’un ensemble gigantesque de particules associées, nous voyons bien l’émergence de la vie, mais surtout la réalité de la mort. On a du mal à s’y faire, parce que c’est la conscience que nous avons de nous-mêmes, très individualisée, qui voudrait que cela ne s’arrête jamais. Ou bien, c’est l’inconnu que représente l’après, s’il en est, qui nous fait peur, car cette conscience qui est témoin de ce qui est, est incapable de trouver un sens à sa raison d’être. Heureusement, la vieillesse est là pour affaiblir cette conscience petit à petit et nous aider à accepter la mort plus facilement, quand la mort est naturelle.
Lorsque les choses se répliquent, elles ne se répliquent pas exactement de la même façon, même les jumeaux ont des différences. Il y a toujours de petites différences qui font qu’elle évolue lentement vers autre chose. À l’image d’une photocopie que l’on fait, puis une photocopie de la première, puis une autre… Le processus fait qu’il se dégrade pour finalement donner une copie illisible par rapport à l’original. Parce que rien ne se réplique à l’identique dans l’univers, une particule élémentaire, déjà, ne ressemble à aucune autre, quoi qu’on en dise. Si pour nous, son type est le même, ses fluctuations internes et les valeurs de ses interactions avec l’espace, sont différentes les unes des autres, son temps de vie également. Donc rien dans l’univers n’est identique et c’est cela qui fait que les choses évoluent, en se répliquant.
Pour les Hommes, la vie et la mort sont des processus qui se comprennent en considération du fonctionnement de notre univers. Tout ce qui est constitué doit alors disparaitre un jour, de la particule la plus élémentaire, jusqu’à l’Homme. Mais on pourrait penser que d’un ensemble stable comme un être humain, il n’y ait pas de nécessité à disparaitre. Ce serait pourtant un non-sens, car si l’Homme était immortel, il ne serait pas devenu ce qu’il est. En effet, c’est l’imperfection de l’équilibre qui crée le besoin d’évolution. L’immortalité ne peut alors exister dans un monde en évolution. Ce vieux rêve de l’Homme ne sera jamais atteint, à cause du déséquilibre, qui existe au sein même des particules. Et c’est parce que nous sommes issus d’un continuum vital sans cesse renouvelé par la mort, que nous existons. Notre évolution se fait par notre environnement, depuis la particule la plus élémentaire jusqu’à nous. En fait, les particules élémentaires qui s’assemblent le font selon leurs règles et leurs caractéristiques, mais également selon leur environnement. Et pour que des ensembles atomiques ou cellulaires s’assemblent de façon non distincte, il faudrait que l’environnement dans lequel cela se fait ne change jamais, ce qui n’existe pas dans l’univers. À l’image de notre photocopie qui ne viendrait jamais d’une autre photocopie, notre univers ne produirait jamais un ensemble issu d’un autre ensemble.
Donc même d’un ensemble, apparemment stable, comme un corps humain, la dégradation se fait. Car les particules qui nous composent sont sans cesse renouvelées. Notre corps reçoit constamment de nouvelles particules, pour compenser celles que l’on perd. Mais cela crée un déséquilibre, dans un ensemble où la nature des particules qui le composent n’est pas uniforme. Le remplacement ne se fait jamais à l’identique et pour prendre une image, c’est un peu comme un mur qui se fissure et que l’on colmate. Parce que le temps de vie d’une particule n’est ni fixe ni éternel, dans un corps humain, les interactions et le temps de vie des particules font qu’il y a dégradation irréversible. Alors même s’il y a des exemples de longévité extraordinaire chez le vivant, il s’agit de formes de vies simples, dont l’équilibre est plus facile à maintenir. Quand il est question de formes de vies dotées d’une conscience évoluée, cet équilibre devient plus complexe à tenir, d’ailleurs le besoin de sommeil en est le parfait exemple.
Notre univers est ainsi fait, que rien ne dure, tout se transforme. Si ce n’était pas le cas, il serait issu d’une forme établie au départ, celle que Dieu aurait lui-même définie, comme cela est imaginé dans la plupart des cosmogonies religieuses. Mais la réalité, c’est que Dieu n’a pas créé l’aspect du monde, mais la manière dont il évolue, ce qui est infiniment plus difficile à conjecturer pour un esprit humain. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que cela n’ait jamais été un fait religieux. Et l’on découvre que Dieu ne nous a pas livré ses secrets, malgré ce que l’oracle veut nous faire croire depuis des siècles.
Alors si l’on peut prendre conscience que notre univers est incroyablement bien fait, on comprend surtout que la raison d’être de son fonctionnement ne peut être due au hasard. On peut toujours dire que ce qui s’y trouve est dû aux aléas des événements, mais quant aux conditions initiales qui permettent que la vie en émerge, là, le hasard n’a plus sa place. Et la mort est une preuve, qu’une contingence endocausale est à l’œuvre. Parce qu’un univers qui cherche à prendre conscience de lui-même, par l’entremise de nos formes de vie évoluée, c’est un univers qui fait naitre cette conscience par la réplication des choses. Réplication, où la mort joue pleinement son rôle, celui de laisser place et transmettre au renouveau ce qui a été construit. Ce qui a provoqué notre univers a donc un but bien précis : que de notre vie, par la réplication des choses, naisse la conscience. Et dire que les réglages primordiaux de notre univers ne sont que le résultat hasardeux d’une infinité d’autres univers, dont la mécanique doit forcément en être héritée ; ce n’est que fuir une évidence qui fait peur et que l’on ne veut pas avouer : qu’une intelligence est à l’origine de notre réalité.
C’est le sens de la vie et de la mort, un univers fait pour évoluer dans un but bien précis. La mécanique du monde qui force la réplication par la disparition et le renouvellement est ce qui fait que les choses existent et avancent vers un quelque chose qui intéresse la mécanique du monde. Car il est conçu comme ça et pour ça. Mais quel est ce but ultime ? Si vous croyez en Dieu, alors Dieu n’a pas créé le monde dans le but de voir ce qu’il en ressort par hasard. Non, l’origine du monde, il l’a voulu dans un but bien précis : la vie la plus évoluée possible, celle qui prend conscience de son créateur. Et si les Hommes en sont un exemple, d’autres exemples existent surement dans l’immensité de l’univers. Peut-être une multitude d’exemples utiles à Dieu, dans sa diversité, et dont l’isolement dans l’univers force cette diversité.
L’Homme sur terre constitue alors un exemple endémique de forme de conscience utile à Dieu dans l’univers. Mais à l’image d’un jardin dans lequel on répartit les fleurs pour en avoir une esthétique utile, est-ce que cette esthétique est naturelle ? Certes, non, c’est dû au réflexe de l’Homme à faire le tri constamment. Que serait une pelouse dans laquelle tous les brins d’herbe auraient une même taille, forme, orientation, couleur, etc. ? Juste une masse verte, ressemblant à un tapis uniforme et monochrome. Non, la pelouse est belle et le monde est beau, parce que cela se fait dans la diversité et la différence. Alors si nos vies sont utiles à Dieu, qui s’enquiert de nos âmes et consciences, c’est que leurs diversités, à l’image de l’outil qu’il a créé pour les obtenir, lui sont nécessaires. Toutes les âmes de l’univers, dans leur diversité…
Mais que peut-il bien en faire ? S’il n’y a que Dieu qui puisse parler de Dieu, alors nous ne le saurons jamais en conscience, car il faut être vivant pour ça et pour le transmettre aux autres. Et si l’oracle nous a bien parlé de l’intérêt qu’il a pour nous-mêmes et du comportement qu’il faut avoir pour une âme esthétique ; il ne s’est tout de même pas exprimé quant à l’utilité que l’on aurait pour lui, malgré tout l’amour qu’il semblerait avoir pour nous. Et c’est curieux, car avec la mort, c’est comme si notre existence n’avait aucun prix dans la durée. Mais c’est pourtant le cas, autrement notre âme n’aurait aucune raison d’être. Encore une fois, c’est l’idée de la séparation des choses que l’on a, qui nous trompe, parce que nous sommes bien parties prenantes de la raison d’être de Dieu et de son fonctionnement. Et c’est tout l’intérêt que cela comporte. Ceci fait que si Jésus est bien l’expression de Dieu, il signifie que ce dernier a un intérêt pour nos âmes et tout s’explique. Si la mort est le commencement d’une autre vie, elle compose alors une réalité, où la diversité est utile, comme chaque neurone et ce qu’il contient peut l’être pour un cerveau. Mais s’il est inutile de chercher à comprendre ce que Dieu peut bien faire de nos âmes, il peut être utile de comprendre qu’il en a l’utilité. Utilité qui fait de nos vies, tout le sens qui vient après la mort.
Alors nos vies matérielles peuvent très bien participer à une évolution, vers quelque chose de plus grand, qui croît selon d’autres échelles de réalité. Car rien n’est exclu face à la conscience réduite que l’on a des choses. Notre univers peut donc très bien tirer sa nécessité, à l’image d’une terre nourricière, d’un tout immensément plus élaboré. Du coup, cela demande d’accorder beaucoup plus d’importance à ce que nous sommes et considérer la conscience comme une raison utile, et non plus comme une curiosité surgit du néant. Une raison utile qui peut participer à la grandeur d’une réalité bien au-delà de la nôtre. L’accumulation et la diversité de nos consciences inscrites au sein d’un au-delà, par la marque de nos âmes, pourraient contribuer à le nourrir, en ressources nécessaires à son évolution. Un peu comme un cerveau se nourrit de connaissances, pour comprendre son monde. La marque de nos âmes, typée en un sens qui convient, se devant d’être en adéquation avec un dessein, peut-être empreint de pureté. En tout cas en adéquation avec le fait que Dieu existe et qu’il faille lui plaire. Car que serait un cerveau dans lequel tout est anarchique, triste et médisant ? Un cerveau malade. Ce qui ferait de Dieu, une entité malade, également. Mais comment savoir si nos vies vont suffisamment en son sens ? Eh bien le sens, en la foi qu’il existe, peut être suffisant, parce qu’il nous conditionne alors pour son utilité.
Jésus l’a dit, Dieu est amour. Mais il ne faut pas imaginer l’amour, comme celui qu’une mère peut avoir pour son enfant, ça, c’est l’amour charnel. Cependant, Dieu n’a pas d’amour charnel pour nous. L’amour dont parle Jésus est celui du sens commun, le sens naturel des choses, ce qui inclut la contrainte pour celui qui ne s’y conformerait pas. En conséquence, même ce qui peut vous sembler être de l’ordre du malheur peut très bien s’inscrire dans le sens commun, celui de l’amour de Dieu. Et les exemples sont nombreux. Alors peut-être est-ce cela le sens qu’il faut. Si Dieu a créé le monde et que nos âmes lui sont utiles, probablement que ceux qui le renient ou qui détruisent d’autres âmes ne lui sont pas utiles ; comme le serait un poil qui vous pousse au bout du nez. Je ne sais pas si l’humour existe dans l’au-delà, mais cela peut nous aider à comprendre, dans la bonne humeur, à nous, être humain, dont les âmes sont trop souvent meurtries.
Si Jésus est porteur d’une parole divine, c’est alors que le message d’un dieu amour et que nous lui sommes utiles, fut nécessaire à une humanité qui ne l’avait pas encore entrevue. La parole de Jésus a pu être alors, pourquoi pas, le coup de pouce à nos consciences, de ce dont Dieu le père a besoin. Son apparition sur terre prend alors un sens tout particulier, l’époque où il est apparu également, plus favorable à cela que maintenant. Avant, ce n’était pas le moment, après cela aurait été trop tard. Car on ne sème pas de pelouse au milieu des ronces. Que Jésus soit pleinement homme et oracle de Dieu ou réellement présence de Dieu sur terre, il devient la clé par laquelle s’est ouverte la porte, qui mène nos âmes au dessein utile de l’au-delà. Le message de Jésus s’est répandu sur terre, semant les graines d’une pelouse qui plairait surement à Dieu.
Ces visions spirituelles et métaphysiques ne peuvent que conforter ou convaincre les esprits ouverts à l’idée d’un état supérieur bien entendu. Pour les autres, c’est la science qui doit donner les réponses. Mais la science peut-elle expliquer Dieu ? Non, mais elle pourrait déceler les indices d’une transcendance, ça oui. Mais elle doit pour ça faire ses recherches en partant du principe que celle-ci puisse exister. Cependant, son principe est de décrire ce qui est, et non de décrire la cause de ce qui est. Pourtant, le temps et la gravité, dont elle étudie le fonctionnement, sont peut-être déjà des indices émanant de la cause. Celle d’une décohérence transcendantale, qui nous relie par ses effets à une contingence, que l’on appelle Dieu. Et si Dieu doit se révéler à nous, quelle qu’en soit la manière, la façon dont nous cherchons à expliquer le monde, peut très bien en faire partie. L’avenir de l’humanité, par son savoir, augure alors d’une incroyable évolution de notre conscience, qui ne peut mener qu’à une vérité, celle d’un hasard qui n’existe pas.
LE COMPLEXE DE L'ORACLE