APERDYNE LE FILM - SAISON 1
LA VIE HYPOSTATIQUE
Le fait que la vie puisse exister fascine. Comment, de ce qui semble inerte, peut apparaitre la vie et prendre conscience de lui-même ? Aujourd’hui, même si l’on commence à comprendre son évolution sur terre, il n’en reste pas moins que les conditions initiales permettant l’émergence de la vie nous échappent encore : c’est le chaînon manquant. Et cela nous complique les choses d’autant plus, si l’on considère que tout ceci puisse être le fait du hasard. Car si la création du monde, avec la théorie du big bang, nous explique l’évolution du monde jusqu’à nous, sans l’intervention d’un dieu, elle part tout de même de valeurs initiales bien précises. Selon elle, les éléments à l’origine devaient avoir des constantes bien définies, pour que puisse émerger la vie. Et que par conséquent, des valeurs infinitésimalement différentes, aurait donné un univers qui ne le permettrait pas.
À la difficulté d’expliquer notre nature par l’observation qu’on en fait, s’ajoute celle d’expliquer la vie consciente qui en émane. Et que détenir une « théorie du tout » nous serait donc bien utile, certes. Mais une fois l’orgueil revenu à la réalité, comment expliquer que, de quelque chose d’aléatoire, puisse sortir les valeurs d’un univers parfaitement réglé comme le nôtre ? Pour ne pas introduire la possibilité d’une intervention divine, on imagine ainsi que notre univers ne serait pas unique. Qu’il ne serait qu’un, parmi une infinité d’autres, avec des valeurs initiales de toute sorte, le nôtre ayant eu les bonnes valeurs pour qu’émerge la vie. Un univers issu de la multitude, dans lequel la vie serait apparue des faveurs de cette multitude. Parce qu’on en est là, si on simplifie les choses, reprenant sans cesse les mêmes schémas, ceux qu’une intelligence ne peut être à l’origine de tout ce qui existe. On préfère que tout soit dû à un sacré coup de chance, qui permet à l’Homme de conserver son statut, celui de la quintessence de la compréhension.
Mais une simple logique l’impose, pour qu’il y ait la vie, il faut de l’eau, puis une source de chaleur comme notre Soleil. Donc si une planète plus une étoile sont nécessaires, alors un univers entier est une condition sine qua non également. Ce qui fait que la vie ne peut pas être juste un principe local, émergeant dans un système global anecdotique. C’est bien le système global qui existe pour l’émergence de la vie. Il n’est pas utile de faire intervenir le hasard pour expliquer la vie, l’évidence est, que l’univers n’est fait que pour cette nécessité. Cela les Hommes l’ont bien compris depuis des millénaires et fait qu’une intention justifie alors toute sa raison d’être. Tout ceci tient d’une logique implacable, qui ne peut être contrée par celle du hasard, qui lui ne tient d’aucune logique. En conséquence, démontrer que des univers multiples existent, tient d’une gageure qui risque de nous mener tout droit à l’acceptation d’une forme de transcendance ; dont le principe s’imposera, au regard des paradoxes insurmontables qui s’impose à nous, par le refus d’un au-delà possible.
Avec la théorie de la relativité, l’Homme a cru enfin pouvoir s’affranchir de l’existence de Dieu, car cela explique bien des choses qu’il observe. Mais à l’image de l’arbre dont la graine a permis son émergence, il n’est pas possible d’éluder la terre qui lui sert de support. Terre qui elle-même nécessite l’univers dans son ensemble pour qu’elle existe. Donc si la singularité du big bang peut être la graine qui a permis l’émergence de l’univers, pourquoi n’en serait-il pas de même ? C’est comme si l’on décrivait l’existence de l’arbre, sans prendre en considération l’existence de la terre. La graine du big bang doit son existence à quelque chose qui lui a permis de grandir et de se maintenir. Ce qui veut dire que ce qui est à l’origine de l’univers est toujours présent pour qu’il puisse continuer d’exister ! Alors, expliquer que notre univers n’est que la bonne pioche parmi tant d’autres infertiles, c’est comme expliquer que du nombre de graines d’arbre sur terre, n’en naisse qu’un. Où que d’une forêt, seul un arbre aurait les conditions nécessaires pour donner les fruits de la vie. La raison d’être de la graine devient alors absurde. Et si par hasard l’une d’elles donne la vie parmi la multitude, c’est alors que la vie serait juste une erreur, chose impossible à défendre…
Einstein avait bien conscience que des paramètres cachés étaient nécessaires pour que tout existe. C’est ce sentiment spirituel qu’il avait, mais lui n’y voyait pas de transcendance. Si Dieu devait trouver sa cause, elle se trouvait dans la mécanique céleste d’un monde immanent où Dieu était uniquement l’univers lui-même. À charge pour lui d’en dévoiler les mystères cachés. Et on ne saura jamais, si Einstein avait l’intime conviction qu’il lui fut possible d’expliquer Dieu un jour. Aujourd’hui, on sait, avec « la constante de structure fine », que des grandeurs fondamentales de l’univers existent. Et ce n’est pas de la conjecture, cela se mesure de façon toujours plus précise. Un peu à la manière du nombre de décimales de Pi. C’est un nombre magique sans unité, une fraction, sans dimensions, environ 1/137. C’est un nombre qui maintient la cohésion des atomes, qui assure la stabilité des liaisons chimiques des molécules et qui gouverne les interactions entre la matière et la lumière. Ce paramètre, qu’est la constante de structure fine, intervient donc partout autour de nous. Il représente l’intensité de la force électromagnétique, et de ce fait, la structure de la matière dans l’univers. Juste suffisante pour retenir les électrons autour des noyaux atomiques, mais aussi pour les laisser s’associer à des atomes voisins, pour créer des molécules. Il y a ainsi bien des choses qui sont déterminées avant que naisse le monde et que l’on mesure, des choses qui font que le monde puisse exister. Si la constante de structure fine (𝜶) avait été juste infiniment différente, les étoiles n’auraient jamais pu former les atomes de carbone, en conséquence la vie. Et c’est heureux, car la précision de la constante prouve que la physique est bien exacte et prévisible. Ce qui prouve que les choses sont bien réelles et déterminées. Parce qu’un écart avec les prédictions aurait pu être le signe de l’existence d’une physique, au-delà de notre modèle standard. Et si l’on sait que ce dernier n’est pas la théorie ultime, il représente tout de même une part de certitude, sur la vérité qui nous mène vers Dieu.
LE COMPLEXE DE L'ORACLE