APERDYNE LE FILM - SAISON 1

LE COMPLEXE DE L'ORACLE

Épisode 45 : La providence pour tout le monde

LA PROVIDENCE POUR TOUT LE MONDE

De prime abord, on pourrait penser que de prier à plusieurs pour la même cause, augmente l’efficacité du résultat possible. C’est un réflexe typiquement humain, qui a appris avec les mathématiques, que deux plus deux font quatre. Puis, que la manifestation du plus grand nombre à l’égard de ce qui nous résiste, augmente alors le rapport de force pour changer les choses. Mais Dieu ne subit pas les raisons humaines, de même, la spiritualité n’obéit à aucune loi mathématique. Alors est-il besoin de confronter une coalition à Dieu, pour lui faire entendre raison, comme s’il ne comprenait pas ? Encore une fois, c’est notre incompréhension qui fait notre insistance. Et malgré la propension qu’à l’oracle à instrumentaliser l’idée, pourquoi faudrait-il que Dieu fasse des erreurs, sous la pression du nombre ? Parce que dans ces conditions, ce qui vaut pour ce qui nous semble favorable vaut également pour ce qui peut nous être défavorable. Heureusement que ça ne fonctionne pas de cette façon. Car quelles en seraient les horreurs d’un monde dans lequel le plus grand nombre pourrait décider de ce que Dieu fait? Non, la multitude ne donne pas plus la raison à Dieu, sur ce qu’il est censé faire pour nous. Mais il connait les conséquences de ce qu’il donne, parce que nos âmes sont en extension, elles ont une histoire, elles ne peuvent donc se substituer les unes aux autres. 


Ce que Dieu fait est ainsi toujours unique et personnalisé. Une grâce n’engage que l’âme qui la porte et qui la vit. Alors si une demande faite par la multitude ne peut s’inscrire dans la manière dont Dieu a fait le monde, une âme peut cependant être accompagnée. Il est toujours possible de demander à une ou plusieurs personnes de vous aider dans la prière, ce qui est très différent. En vous mettant en nombre pour une même cause, vous n’agissez pas pour votre propre ressort, ça ne fonctionne pas. Par contre, accompagner la demande de quelqu’un fonctionne, parce qu’il s’agit du ressort de celui qui prie avec vous. C’est ce que nous dit Jésus : «si deux d’entre vous se mettent d’accord ici-bas au sujet d’un problème pour l’exposer à mon père céleste, il les exaucera. Car là où deux ou trois sont ensemble en mon nom, je suis présent au milieu d’eux.»


Et c’est comme si Dieu avait tout prévu, parce qu’il y a des cas particuliers, où un individu ne peut procéder par lui-même, pour diverses raisons, comme un handicap par exemple. Ou bien parce qu’il ne connait pas Dieu tout simplement. L’expérience de la grâce devient alors possible au non-croyant. On peut donc aider quelqu’un par l’imposition des mains. On se place face à face, puis votre main se place sur la nuque de celui qui souhaite s’adresser à Dieu. En effet, la voie nerveuse sensorielle vers le cerveau passe par là. Lorsque les récepteurs sensoriels de la peau perçoivent une texture ou une forme, ils transmettent un influx nerveux qui atteint finalement le cerveau. L’autre main peut se placer dans la main de la personne ou sur son épaule, si ce n’est pas possible. Celle-ci sert à conforter celui qui se confie à Dieu, elle est un accompagnement, cela participe à la confiance qu’il faut avoir. Si elle n’est pas obligatoire, elle est fortement conseillée, car elle favorise l’attachement et la volonté de celui qui donne accès à Dieu. Celui qui pose sa main est celui qui écoute. Il procède alors de sa prière d’invocation intérieurement, puis signale à celui qui souhaite parler à Dieu de s’exécuter, intérieurement ou pas. Cela va de son désir de partager avec son intercesseur ou pas. Celui qui écoute ne doit intervenir, ni en paroles ni en pensée. Lorsque les doléances sont faites, celui qui écoute procède à sa prière d’invocation et met fin à l’intercession.


Cette pratique est donc la possibilité, pour tous, de s’adresser à Dieu. Alors si elle peut être un palliatif au handicap ou aider un sceptique, elle peut également aider quelqu’un à l’article de la mort ou répondre à un cas d’urgence. Mais ce n’est ni un baptême ni une conversion, cela ne fait pas de vous un adepte de quoi que ce soit. Cette façon de procéder est juste une porte ouverte pour découvrir que Dieu existe, offrant à celui qui soumet sa volonté à l’expérimentation, la puissance de votre foi.


Si Jésus ne nous a pas dit ce qu’il est possible de demander à Dieu, c’est qu’implicitement, il considère que tout peut lui être demandé. Mais si rien n’est plus vrai, cela n’implique pas, cependant, que tout peut vous être accordé. Alors même s’il nous le dit simplement, qu’il suffit de demander pour recevoir, c’est l’idée de l’omnipotence de Dieu dont il s’agit, celle dont on ne peut mesurer la portée. Car il est entendu que l’Homme ne peut recevoir que ce qui appartient à l’Homme. Et définir ce qu’il est possible de demander à Dieu, ce serait être à même d’identifier l’étendue de son pouvoir. Donc si Jésus est l’expression humaine de Dieu, c’est bien l’expression humaine de Dieu qui s’adresse à nous, celle qui ignore l’étendue du pouvoir de Dieu. Jésus n’a donc pas pu nous éclairer sur ce point, laissant la confusion se charger de notre foi. 


Il faut donc chasser de votre esprit l’imaginaire ou le surnaturel et prier pour ce qui est essentiel à l’extension de votre âme. Car pour nous, la portée de Dieu ne se situe pas au-delà. Juste ce qui est essentiel pour nous même. Ainsi, lors de vos prières, ne dites pas « Dieu fait en sorte que… », mais « Dieu fait en sorte que je… » ou «aide-moi à…». Parce que ce n’est pas Dieu qui agit, c’est vous, Dieu lui nous propose des choix. Et en substance, on peut alors tout lui demander. Mais ce qui vaut pour nous, ne vaut pas pour les autres, parce qu’il faut vivre l’action de Dieu. Vos demandes ne peuvent de ce fait pas être un choix proposé pour autrui. Il n’est pas possible de prier pour quelqu’un, comme vous priez pour vous-même, car vous ne pouvez pas vivre la vie d’un autre. Alors si l’on ne peut connaitre l’étendue du pouvoir de Dieu, on sait que par notre âme, il est possible de vivre un chemin qui nous sied mieux. Celui qui nous montre les choses de notre point de vue. Il est ainsi une façon de prier pour autrui, tout en priant pour soi-même. Ne dites ainsi pas « Dieu fait en sorte qu’untel… », mais « Dieu montre-moi qu’untel… » ou «donne-moi la vision qu’untel…». De cette manière, vous accompagnez le destin d’un autre, par votre propre chemin. À l’image de deux personnes qui décident d’aller faire une balade ensemble, empruntant le même itinéraire pour un moment.

LE COMPLEXE DE L'ORACLE

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