APERDYNE LE FILM - SAISON 1
INERTE, MAIS DÉJÀ TELLEMENT VIVANT
Mais comment passe-t-on de la matière inerte, à la matière vivante en mouvement ? C’est ce que l’on ne s’explique pas. D’une part, parce qu’on a toujours considéré la conscience comme appartenant à l’Homme (et plus récemment à quelques animaux évolués), et qu’il faille un cerveau avec des neurones, pour qu’elle existe. D’autre part, parce qu’on a toujours considéré l’intelligence comme émanant du cerveau uniquement et non à la structure entière qui permet le cerveau, comme le corps humain. Puis, parce que conscience et intelligence sont liées, se tromper sur la cause est une barrière à la compréhension de la vie en lien avec les deux. Alors que finalement, conscience et intelligence, qui sont indissociables de la vie, se situent peut-être à tous les étages de ce qui existe.
Lorsqu’un atome reçoit de la lumière, il l’absorbe ou la renvoie. Mais lorsqu’il la renvoie, la lumière a subi une transformation. Elle porte en elle l’information, de ce, avec quoi elle a interagi. De plus, elle n’est pas renvoyée dans la même direction, il y a un angle d’incidence bien défini. Ces deux choses ne se font pas par hasard, c’est la mécanique de l’atome qui est conçue pour ça. La lumière devient donc porteuse d’une information utile pour l’atome qui la reçoit, comme la distance qui le sépare de ce qui a interagi. Grâce à la longueur d’onde et la vitesse de la lumière, l’atome s’informe du monde qui l’entoure. Il peut connaitre le type et la distance de ce qui existe autour de lui. Cette mécanique l’informe de sa position relative, puisque tous les atomes renvoient la lumière selon les mêmes règles. C’est d’ailleurs la raison d’être, de la vitesse de la lumière, qui est finie, afin de pouvoir être utilisée comme information. Elle est en quelque sorte le mètre étalon de notre réalité. C’est alors déjà une façon élémentaire de voir les choses et de comprendre, pour la matière. C’est fou, mais la conscience est déjà là, parce que chaque atome est un capteur. Et c’est parce qu’il y a des règles élémentaires et immuables que des choses basiques peuvent naitre des choses plus évoluées. On est dans la pure émergence…
Alors cette mécanique très basique, s’il en est, ce sont déjà les prémices d’une conscience qu’ont les choses. Car cela donne à l’atome, des informations lui permettant de se situer et de décider de son action. L’atome a donc une conscience élémentaire de son monde, même si cela peut sembler ne rien avoir de comparable avec la conscience humaine. Certes, mais c’est parce que cette conscience est juste celle dont a besoin l’atome pour exister. Elle est limitée à ses besoins, exactement comme celle de l’Homme. Le fait de savoir où sont les autres atomes conditionne alors son action, voire sa durée de vie. Les plantes, d’ailleurs, savent très bien interpréter cette information lumineuse pour croitre, se déployer et évoluer. Elles ne se servent pas seulement de l’énergie de la lumière comme ressource, mais également comme information pour se situer dans l’espace. Tout jardinier l’a bien compris.
Si cela n’avait aucun intérêt, notre monde n’existerait tout simplement pas, la lumière n’ayant aucune raison d’être. La lumière n’est en conséquence pas faite pour éclairer le monde, mais pour informer le monde ! Le vivant s’en sert pour se déplacer dans l’espace, l’invention de l’œil en est l’exergue, capteur par excellence permettant de produire des images analysables et donc un déplacement plus évolué. La lumière est ainsi ce qui permet la mobilité de la matière, qu’elle informe. L’atome génère des ondes électromagnétiques spécifiquement pour produire de l’information, information qui permet la création de la matière que nous connaissons, sous toutes ses formes, inerte ou mobile selon sa structure. La raison d’être de l’atome a de ce fait ses raisons subtiles, communiquer dans un but bien précis : permettre à notre réalité de créer de l’intelligence, par les ensembles qu’il est permis de réaliser. L’énergie à de ce fait en elle, quelque chose d’une intelligence sans commune mesure, qui prend sa source bien au-delà de ce qui nous est palpable : les particules qui fixent l’image du monde.
D’ailleurs, l’Homme ne serait pas l’Homme, s’il n’avait pas d’yeux captant la lumière pour l’informer de son monde. Mais si l’œil n’est pas une nécessité pour la vie, il l’est pour la vie qui se veut évoluée. Sur terre, il n’y a d’ailleurs que les rapaces ayant développé une acuité visuelle comparable à celle de l’Homme. Et si les raisons peuvent en être différentes, ce n’est en tout cas pas par hasard. C’est bien là aussi ce qui participe à une immense nécessité, qu’à notre conscience d’avoir une information externe. Le développement d’une forme de vie passe donc aussi par sa capacité à capter l’information donnée par la lumière. Qu’aurait été l’évolution de l’Homme, sans la vue ? Pas les humains que nous sommes en tout cas. Car il suffit de se plonger dans le noir, pour comprendre aussitôt qu’une forme de vie intelligente, comme la nôtre, n’aurait plus sa raison d’être. Nous serions, sans la possibilité visuelle, devenus bien autre chose que ce que nous sommes, avec surtout, une conscience de Dieu inexistante.
On le voit bien, les choses ne sont vraiment pas faites par hasard. Dès le départ, tout est déterminé pour que naisse le vivant. Et il est évident que notre monde n’existe que pour cette nécessité. Ce qui oblige à donner à l’atome plus d’importance que ce que l’on fait jusqu’à présent, même si ce que l’on peut en comprendre est très partiel. Parce que la connaissance qu’on en a, se limite essentiellement à des niveaux de valeurs énergétiques que l’on mesure, mais pas aux causes des fluctuations énergétiques qu’il possède. En tout cas pas au sens que cela représente, celle de la logique des fluctuations, qui ne serait peut-être pas juste aléatoire. D’ailleurs, si l’on regarde l’intelligence dont est fait notre monde, il n’y a aucune raison que ça le soit. Et il n’est pas nécessaire d’être érudit, pour comprendre que l’évolution ne suffit pas à rendre les choses telles qu’elles sont. L’intention existe bien, et elle accompagne notre monde, quelle qu’en soit la forme que vous lui donnez.
Alors, il n’est pas délirant de penser, que du flou quantique des particules, puisse exister une mécanique bien précise qui s’exerce. Mais pour cela, il faudrait être capable de trouver une raison d’être à l’énergie, de lui donner un statut, de savoir que quoi il s’agit tout simplement. Parce qu’autrement, on ne peut considérer une particule que comme étant juste une petite quantité de matière localisée, sans fondement particulier. Ce qui n’est pas suffisant pour donner des raisons au monde. Il n’est alors pas interdit de penser qu’il existe une endocausalité à l’énergie, et que tout ceci n’est pas juste le fait du hasard. Mais si c’est possible, cela oblige à comprendre le principe même de l’espace. Donc même si pour l’instant, cela tient d’une gageure, une chose est sûre, l’énergie qui fait le monde et ses propriétés, trouvent leurs raisons d’être quelque part, qui n’est pas celle du néant.
En tout cas, lorsqu’un atome a un côté exposé au vide, il le sait et lorsqu’il est proche d’un autre, il le sait également. Ces informations font déjà partie de la conscience de l’objet atomique. Puis un ensemble constitué de plusieurs atomes multiplie cette information possible, qui se distribue et se synchronise pour l’objet qu’ils constituent. L’information totale émergente devient alors plus que la somme des parties. C’est une nouvelle information qui nait, qui n’existe pas à l’origine de chaque atome, mais que l’atome peut utiliser néanmoins. Ce qui fait qu’un atome sait qu’il fait partie d’un ensemble, il se comporte donc en fonction de l’ensemble et communique pour celui-ci. Un ensemble d’atomes connait ainsi quelle partie est exposée à la distanciation et celle qui ne l’est pas.
Alors évidemment, il est difficile d’y voir de telles choses lorsque l’on parle des atomes, car ils sont tellement petits et inaccessibles, que cela ne peut constituer qu’une valeur modeste pour nos consciences. De plus, l’atome est localisé dans l’espace, de sorte que nous n’y voyons qu’une entité indépendante du reste. Mais il n’en est rien, l’existence de l’atome est tributaire de l’espace qui le contient, qui participe à sa raison d’être et de son fonctionnement. Alors, donner plus d’importance à l’atome, c’est considérer l’espace comme participant à son entité. Cet espace qui nous trompe en permanence, nous semblant n’être rien, mais qui en fait est bien plus que le reste. Oui parce que l’espace aussi est le résultat d’une émergence. Il n’est pas une chose en soi, comme on pourrait le penser instinctivement, mais né de la somme d’autres parties qui le constitue. Alors, affirmer ce genre de chose, ce n’est pas de la science, évidemment. Nous sommes en pleine spéculation métaphysique. Pour que ce soit de la science, il est nécessaire de démontrer les choses par l’expérimentation et la reproductibilité. Mais comment démontrer la nature de l’espace, lorsque la conscience est faite de matière ? Pour nous, il est juste possible d’observer les effets de l’espace sur la matière. Autrement dit, rien qui n’ait de valeur intelligible, sur une réalité qui fait de nous son expression.
Un atome peut alors réagir de façon individuelle, mais également de façon collective. Parce qu’il est indissociable de l’espace qui l’engendre et qui le maintient en tant qu’information. Sa mécanique interne permet ainsi de se comporter et de s’ajuster selon les associations qu’il fait avec les autres. Ou il est collé à un autre, ou il ne l’est pas. Ses flux internes changent selon la situation. Ce phénomène nous est impossible à analyser, car on ne peut évidemment pas connecter un capteur à chaque atome constituant un objet, pour en relever les différents comportements internes en fonction des situations. Mais la gravité, que l’on ne s’explique pas, est déjà un indice qui suggère que cette mécanique a tout son sens. Parce qu’elle serait la preuve qu’elle émane de l’espace, par l’information que lui donne la matière.
Selon le type d’ensemble constitué, la conscience collective diffère, les atomes qui constituent un ensemble ne génèrent pas la même information collective qu’un autre ensemble. Car l’information comporte des éléments hérités. Autrement dit, deux pierres différentes ne traitent pas la même information collective. Une pierre de quartz ne génère pas la même information collective qu’une pierre de granit. Avec la lumière, cette information renvoyée, change également. Le spectre qu’elle contient évolue selon le matériau avec lequel elle a interagi. Pour un atome, la lumière contient finalement pas mal d’informations lui permettant d’adapter son comportement. Et adaptation de comportement, c’est déjà un principe vital.
C’est de la capacité qu’a l’atome à traiter l’information de son environnement que la vie est donc possible ; capacité de traitement à même de changer ou d’évoluer, selon les interactions qu’elle met en place. Quand un atome est collé à un autre, il le sait et est capable de transmettre cette information. Les atomes collés les uns aux autres se communiquent ainsi une information collective pour agir de concert, à l’image des bancs de poissons ou des nuées d’insectes. Lorsqu’un poisson ressent le danger, il le communique instantanément aux autres, sous forme de réaction simple de mouvement, en conservant la règle du rapprochement. C’est le banc de poissons en entier qui se déplace et non les poissons qui s’éparpillent de façon désordonnée. C’est une information simple qui se transforme en information collective. Un poisson qui nage seul ne réagit pas comme un poisson qui nage en banc. La conscience qu’il a de son environnement change alors. Dans le banc, il réagit sans forcément savoir pourquoi il le fait, hormis pour conserver la cohésion de l’ensemble. Un poisson se rapproche, je me pousse, il s’éloigne, je m’en rapproche… Pour l’atome, il en est de même lorsqu’il s’organise, l’information qu’il traite en son sein se modifie pour l’ensemble : la matière.
Mais si l’on peut comprendre les processus concernant la matière inerte, comme une pierre, il en va autrement pour ce qui tient du vivant. On va dire pour simplifier « de ce qui est mobile ». Car si la pierre a une conscience collective basique, pour qu’existe sa structure, elle n’est cependant pas mobile. Mais alors, qu’est-ce qui fait que les choses peuvent se mettre à bouger ? Il faut d’abord comprendre que dans notre réalité, rien n’est immobile. Dans l’univers, tout est en constante évolution. Et s’il est possible d’immobiliser les atomes en mouvement, rien n’arrête les flux internes des particules. Donc lorsque vous regardez une pierre, si celle-ci vous parait inerte, sa structure atomique, elle, s’agite sans cesse en tout état de cause. Ce qui fait que ce qui nous semble inerte est constamment en mouvement, mais dans un espace limité, ce qui à notre échelle, nous donne l’impression d’être inerte, immobile ou bien sans vie. Mais en fait stable, parce que tout est une question d’équilibre dans notre réalité. Les atomes cherchent constamment cet état, dans les choix qu’ils font pour s’assembler. Car le but de tout ça est de créer la matière. Le nombre d’assemblages possibles qu’ont les atomes pour former cette matière, fait alors qu’il existe de la matière plus dure, plus molle, plus fluide, plus gazeuse, etc.
Si vous placez un peu d’huile sur un plan et que vous inclinez lentement et légèrement ce plan dans plusieurs directions ; la matière qui constitue l’huile se déplace de façon fluide, prenant différentes formes, mais en cohésion, un peu comme le banc de poissons. Certains assemblages d’atomes permettent d’avoir une matière suffisamment solide pour rester assemblée et figée. Puis d’autres, suffisamment fluides et malléables, pour permettre une mobilité des atomes. Ceci est dû aux interactions qui constituent la matière en question.
L’eau est une des matières qui permet une cohérence et une fluidité très souple. Ces caractéristiques font d’elle un dissolvant très efficace. Elle interagit donc facilement avec les autres types de matière, favorisant l’assemblage. En s’immisçant partout, elle crée un liant très efficace par sa légèreté. Avec l’eau, des tas d’éléments peuvent coexister, créant des ensembles constitués d’éléments variés qui ne s’assembleraient pas autrement. Elle permet de créer une soupe composée de tous les éléments qu’il faut, pour obtenir des assemblages parfois subtils, aux propriétés étonnantes, aux arômes propices à la vie. Il suffit de prendre de la terre et de l’eau puis de les mélanger pour comprendre le phénomène. L’eau, élément très simple et disponible en grande quantité dans l’univers, a ainsi facilité l’assemblage des atomes pour créer de la matière diversifiée.
Mais pour permettre une mobilité de la matière, l’eau n’est pas suffisante. Une source de chaleur est nécessaire également. La chaleur est due à l’excitation des atomes qui s’agitent les uns par rapport aux autres. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la distance qui existe entre les atomes n’est pas figée, elle peut varier. Plus l’excitation est grande, plus les transferts d’énergie se propagent dans la matière et en dehors. C’est l’effet thermodynamique. C’est donc la possibilité qu’ont les atomes de s’agiter sous l’effet de la chaleur qui crée les mouvements dans la matière. La pierre que vous regardez et qui vous parait totalement inerte est bien pleine d’agitation au niveau atomique. À cause de cela, certains considèrent ça comme de la vie, ils disent que les pierres sont vivantes. Mais ce n’est pas de la vie due à un ensemble de matière en mouvement, d’un objet conscient de la nécessité de son mouvement. Si les atomes de la pierre, de façon individuelle, possèdent les paramètres qui permettent le vivant, la pierre ne possède pas l’organisation qui permet le vivant, car incapable de se mouvoir et d’évoluer.
Alors si de l’atome à l’Homme, il y a bien un continuum vital, la vie n’émerge pas comme ça spontanément. La génération spontanée ou l’abiogenèse, qui théorisent l’apparition de la vie, sont sans fondement. Très ancienne, la théorie de la génération spontanée est une notion supposant l’apparition, sans ascendant, d’êtres vivants à partir de la matière inanimée. Pendant des siècles, elle a été la meilleure explication que l’on avait de l’apparition de la vie. Puis, elle a été remplacée par la théorie microbienne et la théorie cellulaire. L’abiogenèse, elle, est l’apparition de la vie à partir de microorganismes primitifs, disparus aujourd’hui, à partir de matière organique préexistante et d’origine abiotique, donc sans critères favorables particuliers. Le concept d’abiogenèse s’oppose aux théories de panspermie, selon lesquelles l’origine de la vie sur Terre proviendrait d’une insémination extra-terrestre. Elle s’oppose également aux conceptions légendaires ou religieuses d’une création des êtres vivants par une puissance supérieure. En tout état de cause, on ne peut pas dire que la pierre est vivante au sens de l’Homme.
Pourtant, notre intuition nous dit depuis longtemps qu’une intention est certainement à l’origine de la vie et qu’un sens caché existe surement dans ce mystère. La matière qui provoque de la chaleur dans l’univers propage des atomes excités. Ils entrent en interaction avec d’autres, ceux de l’eau par exemple, provoquant une émulsion de celle-ci. Mais une émulsion est un mouvement. L’eau qui bout provoque ainsi des déplacements de matière d’elle-même, mais aussi des éléments qui s’y trouvent. L’agitation provoque une information collective de déplacement. Comme l’huile qui se déplace selon les contraintes qu’elle rencontre. La chaleur permet donc le mouvement d’éléments se trouvant dans l’eau, un brassage qui favorise la diversité de la matière nécessaire à la vie. L’apparition de la vie n’est alors pas à chercher uniquement dans l’organisation des éléments. C’est tout ce qui participe à notre réalité qui en est le moteur. Et dans la diversité que permet l’organisation des particules, on peut ainsi penser, pour que naisse le mouvement de la matière en conscience, il faut qu’il existe un paramètre spécifique, créant cette intention. Une nécessité, qu’aurait un ensemble constitué d’atomes, à s’assembler selon des règles de choix, dans ce but bien précis. Un principe préétabli prend alors tout son sens.
Une goutte d’eau s’assemble avec une autre goutte d’eau, pour former un ensemble plus grand. Ce processus se fait selon des règles basiques, avec une conscience collective basique, parce que toutes les molécules sont de même type. Ce n’est que lorsque différents types de molécules s’assemblent, que la conscience collective de l’ensemble constitué évolue. Les règles basiques évoluent pour des règles supérieures, qui permettent la constitution d’ensembles composite. L’émergence permet ce genre de mécanisme. Il faut alors accepter qu’un objet constitué puisse acquérir une information mémorielle, provenant d’un principe extérieur qui lui serait relié.
La matière s’assemble dans certains cas, en créant des règles plus évoluées, conditionnant ce qui peut constituer l’ensemble. Les atomes s’attirent ou se repoussent, mais des atomes qui s’assemblent communiquent pour mutualiser ce principe. L’attirance ou le rejet ne se fait alors plus de la même manière, quand un objet est constitué. La conscience collective d’un objet crée ainsi des règles qui sont les prémices d’un choix conscient. C’est le banc de poissons qui ne permet qu’aux poissons de même type de s’adjoindre au groupe et pas aux autres. Si un requin s’approche du banc pour venir nager avec lui, l’ensemble réagit, même ceux n’ayant pas vu le requin. Le poisson de même type qui s’immisce dans le groupe le fait lui, sans que les autres dans le banc en aient conscience, de façon individuelle. C’est la magie de la conscience collective utilisée par les poissons, mais également par la matière qui s’organise. On peut considérer qu’un atome n’est pas très intelligent, mais un ensemble constitué d’atomes comme l’Homme, lui, l’est énormément.
Dans un ensemble constitué, mais composite, peuvent donc naitre une ou des nécessités en ilots. Pour mieux comprendre, c’est comme si au milieu du banc de poissons, se trouvaient des poissons d’un autre type, nageant en un groupe distinct. Ces poissons-là n’étant pas des requins sont acceptés par le banc de poissons. Mais ceux appartenant au noyau n’acceptent, eux, que des poissons de leur type. Le noyau suit les mêmes règles que l’ensemble du banc, mais a ses règles propres également. Nous avons alors, dans la conscience collective, une autre conscience collective qui induit ainsi des règles en partie différentes et qui créent la nécessité. Pour la matière, il en est de même, c’est l’imbrication des consciences collectives qui permet et qui fait naitre la nécessité de l’absorption. L’intégration se fait par l’émulsion de l’eau, provoquée par la chaleur. Plus la conscience collective des noyaux grandit et se diversifie, plus les règles qui établissent la cohésion de l’ensemble composite créent la nécessité évolutive de la matière. Qui se met alors en mouvement par les flux d’énergie qu’elle engage. On a de ce fait déjà quelque chose de bien plus intelligent et vivant que ne l’est une pierre.
La nécessité atteint dans certains cas une masse critique, n’assurant plus sa cohésion et se scinde. C’est comme si les poissons qui nagent au centre du banc devenaient trop nombreux par rapport au reste. La conscience collective initiale est déstabilisée, forçant le noyau à se couper en deux, afin de conserver cet équilibre. On se retrouve avec deux noyaux au sein d’un même banc ou deux bancs plus petits, avec chacun un noyau. La nécessité crée alors la réplication. Une intelligence collective nécessitant une navigation par bancs-multiples émerge, puis croît par le système engendré de la réplication.
Le principe même de la vie est la volonté qu’à la matière à se mouvoir, créant des facilités pour le faire. Chaque fois qu’elle le peut, elle s’adapte à ce qui la contraint. C’est la difficulté qui fait son développement et donc sa forme. On connait ce phénomène d’ailleurs, avec certaines plantes qui font des fleurs quand elles manquent d’eau. Cette volonté existe ainsi déjà au niveau le plus ultime, où le fait de s’assembler ou non donne aux atomes une liberté de choix face à la contrainte. La nature est bien pensée et l’on comprend que dès le départ, elle est faite pour la vie. La mobilité est le fait des choix faits par l’objet, dans un environnement qui favorise la contrainte, comme un environnement liquide. Plus ça bouge autour de l’atome, plus la construction par l’assemblage est facilitée et complexifiée, contrairement à un environnement plus inerte qui stabilise l’objet et qui n’a ainsi plus besoin de construire. Dans un environnement liquide en émulsion, un objet peut s’adapter et évoluer rapidement. Un environnement qui apporte une contrainte rapide, construit plus facilement les éléments qui créent le vivant. On comprend que pour la vie, des critères favorisants sont nécessaires, mais surtout que c’est le principe même de la matière qui est fait pour ça.
Pour la conscience comme pour le reste, l’atome comporte en lui toutes les bases, tous les éléments pour que les choses existent. Mais comment quelque chose d’aussi réduit peut-il contenir autant de choses et générer autant de merveilles ? C’est parce que notre monde est transcendant. Ce que nous percevons du monde, n’en est en fait qu’une partie, l’image finale du monde. Les atomes sont alors le produit de quelque chose de bien plus évolué que notre image du monde et l’énergie issue de cette transcendance, que l’on ne voit pas, lui est reliée. Cette transcendance qui nous fait comprendre un au-delà possible. J’aime la penser à l’image d’un briquet, où notre monde serait la flamme, l’intention, la main de Dieu et le briquet, ce qui permet la flamme. Notre monde (la flamme) serait issu de quelque chose de plus évolué (le briquet) lui-même issu de quelque chose encore plus évolué (la main de Dieu). Différents états de réalité transcendante, reliés les uns aux autres dans un même processus général.
LE COMPLEXE DE L'ORACLE