APERDYNE LE FILM - SAISON 1
DIEU, UNE AFFAIRE DE FOI
Les religions nous enseignent que les dieux sont en relation avec l’Homme. Mais comment savent-elles cela ? Il y a de nombreux récits, qui relatent la communication entre les dieux et les Hommes, mais il y a surtout l’expérimentation par la prière. La pratique de la prière est aussi vieille que l’invention des dieux, sans doute plus de 10 000 ans. Dès que l’Homme a eu conscience de l’existence des dieux, il leur a parlé afin d’en obtenir les faveurs. Mais si faveurs, il n’y a pas toujours, faveurs souvent, il y a tout de même. Ce serait donc une preuve de l’existence des dieux et de la relation que l’on peut avoir avec eux. Mais lorsque l’on a la faveur d’un dieu, est-ce réellement l’action de celui-ci qui opère, ou n’est-ce que notre imaginaire qui voit dans les événements, un agissement du dieu en question ? C’est la réaction instinctive que l’on peut avoir, de douter de cette réalité. Car il y a bien des événements qui peuvent s’expliquer de façon rationnelle, sans y trouver une cause divine. Et l’on peut dire alors qu’il y a une forme de subjectivité, où prier, c’est d’abord une manière de se conditionner à recevoir. Puis pourquoi ne recevons-nous pas à chaque fois ? Cela permet le doute et cette pratique aurait dû disparaitre.
De prime abord, on pourrait penser qu’il faille mériter pour recevoir et qu’il est nécessaire de travailler son comportement au préalable. Dieu jugeant parmi les éternels pêcheurs, ceux qui doivent être pardonnés. Mais cette idée d’un autre temps ne peut plus s’inscrire dans un monde, qui a largement dépassé l’imaginaire. Alors, à quoi bon prier ? Eh bien, il se trouve que l’on reçoit de façon irrationnelle parfois et que le péché n’est en rien rédhibitoire. Pratiquant ou pas, de toute exemplarité ou de simple rédemption, d’innombrables croyants témoignent de situations qui ne s’expliquent pas. On parle ainsi de grâces ou de miracles. Puis, on découvre que Dieu est miséricorde et que ce ne sont pas nos actes qui l’intéressent, mais plutôt l’intérêt que l’on a pour lui.
Alors si rien n’est plus vrai, on peut toujours dire que nous n’avons tout simplement pas les facultés, de discerner la causalité qui existe entre certains événements. Mais quand des expériences arrivent, n’ayant jamais été vécues dans une vie normale et arrivent suite à une demande par la prière, on peut s’interroger tout de même. Alors la mécanique hasardeuse du monde, prendrait-elle en compte nos désirs ? Car les croyants, quels qu’ils soient, en témoignent, la prière peut nous faire vivre des situations tellement troublantes, qui font que la chance et le hasard prennent des proportions anormales…
Mais quel Dieu faut-il prier ? Y en a-t-il un, qui vaut davantage que les autres ? D’ailleurs, y en a-t-il un, ou plusieurs ? Questions légitimes, mais en fait, peu importe, si la prière vous comble, c’est que vous êtes en relation par votre âme, avec ce qui a précédé le monde. Le reste n’est que de votre ressort et n’y change rien. L’important n’est donc pas de savoir si Dieu est unique ou bien d’en connaitre sa nature. L’important est ce qui agit pour vous. Et si l’oracle aime à dire ce que Dieu veut de nous, la vérité est que l’action de Dieu est d’une nature singulière, qui s’adapte à chacun de nous ; rendant la particularité de Dieu plurielle, où chaque âme a sa part de Dieu. Ceci fait que les désirs de Dieu sont différents pour chaque âme et qu’ils ne peuvent s’inscrire, par des règles universelles pour la multitude. Il y a donc un dieu pour chacune de nos âmes, parce que c’est chaque âme qui participe à Dieu.
Nous devons alors nous attacher à concevoir Dieu par la perception et non par la définition. Car définir ce que Dieu veut de nous, c’est toujours déterminer l’Homme comme n’étant jamais la volonté de Dieu. La prière devient ainsi conditionnée par la supposée volonté de Dieu. Celle qui vient de Dieu à nous, plutôt que de nous à Dieu, celle qui doit être la vérité de nos âmes, qui ignorent la volonté de Dieu. Connaitre les intentions de Dieu, c’est alors empêcher l’abandon nécessaire qu’il faut, pour en obtenir ses faveurs. Croire en un dieu unique, bon et miséricordieux est ainsi le chemin qui mène à ne jamais être gracié. Car il définit de fait notre grâce à venir comme un dû et non comme un don que l’on fait à Dieu. Mais croire en la perception individuelle, qui adapte les choix qui font notre chemin, est l’idéologie qu’il faut avoir. Celle qui donne notre concours à ce qui précède le monde.
Il n’y a donc qu’une volonté de Dieu : celle qui reconnait son existence. C’est la raison d’être de la vie consciente de Dieu. Et cette conscience qui participe à l’entité de Dieu est autant de regards pour lui, qui ne peuvent être universels, car le sentiment que l’on a de Dieu est d’une nature profonde, qui ne peut se traduire en écriture. C’est pour cela que Jésus ne l’a pas fait. Parce que définir la volonté de Dieu ne peut exacerber la nature profonde, qui vous donne sa faveur. Et là, on découvre l’incroyable raison que Dieu donne à Jésus. Celle qui s’impose pour les siècles et qui ne se dégrade pas.
La prière n’est donc pas une chose qui commande à Dieu, à l’image d’un interrupteur qui vous donne la lumière à coup sûr. L’accomplissement de la prière est d’abord un acte de ce que vous donnez à Dieu, qui construit ce que Dieu peut vous donner alors. On comprend ainsi que la prière, n’est pas cette chose qui fait que Dieu vous donne si ça lui convient. Mais qu’elle est plutôt une échelle que vous gravissez, pour montrer à Dieu tout l’intérêt que vous avez pour lui. Et c’est l’intérêt qui construit ce que vous pouvez recevoir. Dieu n’est pas une entité singulière qui vous donne et qui accomplit vos désirs. Dieu est la volonté que vous avez de participer à sa raison d’être, et c’est de cet accomplissement que nait la grâce. Eh bien-aise, celui qui l’a compris, car si tel n’est pas le cas, alors Dieu ne peut rien pour vous. C’est pour cela que Jésus nous demande de prier et d’avoir la foi, puisqu’il nous dit que comme lui-même, nous pouvons tous devenir les fils de Dieu. Donc si la prière peut avoir quelque chose de ridicule, c’est bien l’ignorance qui révèle ce sentiment. Et il appartient à chacun de faire naitre sa vision du ridicule, qui conforte l’inanité de l’âme, celle qui ne vient de rien et qui donne au néant toute l’inutilité de ce qui retourne au néant.
On sait que le cerveau peut nous faire voir des choses qui n’existent pas, parce que nous sommes assujettis à notre subconscient. Bien des gens affirment être sûrs d’avoir vu des ovnis et ne sont pourtant pas des menteurs. D’ailleurs, les drogues sont la preuve que notre cerveau est capable de nous donner la vision de choses totalement irrationnelles et cependant vécues comme une réalité. Notre cerveau a cette capacité, parce que ce qui nous semble être la réalité, est quelque chose créé par notre cerveau qui interprète le monde, selon ce dont nous avons besoin pour évoluer et pas plus. De même, bien que l’on ignore pourquoi nous dormons, nous pouvons croire avoir vécu des choses, qui ne sont dues qu’à notre imaginaire, au travers des rêves que l’on fait. Choses qui peuvent être mémorisées comme étant du vécu : les faux souvenirs. Alors, comment discerner ce qui tient du miracle ou pas dans ces conditions ?
Une chose est sûre, Dieu ne fera pas de vous celui qui écarte les flots ou qui vous permet de marcher sur l’eau. D’ailleurs, quelles en seraient les horreurs, d’un monde dans lequel c’est possible ? Non, la prière ne vous permettra jamais d’agir sur les éléments, car Dieu lui-même n’agit pas sur les éléments. Dieu a créé un monde qui se fait seul et dont il attend un résultat possible. La toute-puissance de Dieu, c’est justement de ne pas avoir à agir sur le monde, parce qu’un dieu qui agirait sur le monde est un dieu qui se serait trompé et qui corrige sa création. Vous ne devez donc pas attendre de vos prières, un changement des éléments. Puis un changement des éléments serait un changement pour vous-même, mais aussi pour les autres. Ce qui remettrait en question la possibilité de choix de tout un chacun, condition nécessaire au principe vital. La vie n’est possible que parce que nous avons une liberté de choix, et agir sur la liberté de choix d’autrui, ce serait alors la possibilité de lui ôter la vie également. La prière n’a donc jamais fait ce genre de choses. Elle n’a jamais arrêté une guerre par exemple. Bien sûr, on peut toujours prétendre le contraire, mais s’il en est, ce n’est que de la raison de celui qui mène cette guerre, fût-elle de l’intention de Dieu ; et non la Providence qui empêche le bras armé de celui qui donne la mort au combat.
Est-ce pour autant la preuve de la non-existence de Dieu ou de l’inefficacité de la prière ? Non, c’est parce que la prière ne fonctionne que pour nous-mêmes, en passant par une connexion unique et personnelle à Dieu : celle de notre âme. Votre volonté n’est ainsi pas celle que Dieu pourrait avoir, agissant sur la volonté des autres, par le truchement de leurs âmes. Avec la prière, il n’est alors pas possible d’agir pour autrui, par l’entremise de Dieu, que la cause nous semble juste ou pas. D’ailleurs, que serait un monde dans lequel tout un chacun pourrait agir sur la volonté des autres ? Un monde exactement identique au nôtre ! Celui qui veut la guerre, s’opposant à celui qui ne la souhaite pas. Car celui qui désire gagner la guerre peut également prier pour ça. Et croire que Dieu n’exauce les prières que pour une juste cause, ce serait faire des victimes de la main de Dieu, jugeant de la juste cause. Parce que deux peuples qui s’affrontent ont toujours dans leur camp des victimes qui ne le mériteraient surement pas. La mort du méchant soldat serait oublier la femme ou la mère du méchant soldat, peut être empreinte de foi priant pour la vie de son fils ou de son mari. Dieu ne subit pas la mort et ne ressent pas la douleur, parce qu’il n’est pas comme nous. Il nous a faits mortels pour que la vie et la conscience puissent exister, il ne décide donc pas de notre mort, puisque celle-ci est inéluctable. Jésus sur la croix démontre ce principe, où Dieu le fils lui-même se retire du monde par la mort. Il est alors inutile de demander à Dieu quelque chose qui n’est pas de l’ordre de ce qu’il a conçu, où Dieu ne décide pas du destin de l’humanité.
Nous ne voulons pas mourir, parce que cela nous fait peur et nous ignorons s’il y a une suite. Ainsi, on s’en remet à Dieu pour qu’il nous protège de cela, pour reculer l’échéance ou ne pas perdre ce que l’on a. Mais puisque la vie n’est possible que parce que nous nous dégradons, un dieu qui nous maintiendrait en vie est de l’ordre de l’imaginaire. Mais si la vie dans ce monde est éphémère, elle n’interdit pas une suite possible, dans une autre réalité après la mort, celle de Dieu. Notre réalité, notre univers, n’est pas la cause de tout, elle n’est en rien la cause première. C’est ce qui permet l’existence possible de l’âme et si l’âme existe, c’est alors cela la suite possible après la mort. C’est cela la toute-puissance de Dieu qui a fait notre réalité : que puissent exister nos âmes. Et chercher l’utilité qu’il peut en avoir, c’est comprendre que notre temps de vie contribue à cette utilité. Si l’âme existe, notre temps de vie est alors l’usage que Dieu en fait avant, mais aussi après notre mort.
LE COMPLEXE DE L'ORACLE