APERDYNE LE FILM - SAISON 1
CE MAL TOUJOURS NÉCESSAIRE
Depuis la nuit des temps, l’Homme se pose des questions… C’est une forme de vie, qui a la faculté de penser grâce à sa conscience, de réfléchir et de s’interroger sur tout ce qui l’entoure avec son intelligence. Il est capable de transmettre l’information de ses réflexions, ainsi que de partager ses idées avec les autres membres de son espèce par la parole. Sa conscience, son intelligence et ses moyens de communication évolués font de lui un être à part sur terre. Tellement, qu’il s’interroge quant à cette place privilégiée. Car elle a fait de lui l’espèce dominante de très loin supérieure aux autres. Et ce, depuis un temps qui dépasse largement la mémoire collective. Il a oublié depuis très longtemps les fondamentaux de sa condition passée. À tel point qu’il en supporte difficilement la comparaison avec les autres formes de vie existantes. Pourtant, l’Homme est issu d’un processus commun à tout ce qui existe dans l’univers. Et même si, jusqu’à nos jours, il n’a cessé de justifier l’anathème à ceux qui ne l’entendent pas ainsi ; persiste quand même souvent dans son esprit évolué, l’idée d’une place privilégiée qu’il finira par mettre en exergue tôt ou tard, que cela passe par Dieu ou pas.
L’Homme s’est finalement approprié la planète et son environnement, en dépit de toute autre forme de considérations. D’instinct, il domine, il s’approprie et construit peu à peu son univers. Si complexe qu’il a de plus en plus de mal à l’appréhender au fil des générations. Car à l’origine d’une vie simple en symbiose avec la nature, l’Homme a construit un monde qui le dépasse désormais et dont il est devenu totalement dépendant, voire victime dans certains cas. Ce monde complexe peut alors faire de lui, l’objet d’un véritable asservissement, où il n’évolue plus pour le système, mais par le système. Il se sent démuni, désemparé, faible et impuissant à changer les choses, pour aller vers un monde idéal, où ne subsisteraient que plaisir, sérénité et sécurité. Car c’est l’instinct de préservation qui le guide.
Mais la réalité n’est pas faite que d’idéaux, malgré les efforts consentis toujours plus importants par une société toujours plus vaste et dont l’inertie devient difficile à contrôler dans cet idéal. Et lorsqu’un événement défavorable survient dans cette vision fragile, l’Homme a du mal à analyser les raisons absurdes, qui exacerbent ses émotions, largement altérées par les illusions de son environnement artificiel. Oui, car le spectre de l’agression permanente ne fait plus partie de son quotidien depuis longtemps. Son esprit n’est plus occupé par la vigilance de chaque instant, qu’un danger puisse mettre fin à son existence. Ses sens ne sont plus en éveil constant d’une adversité latente, l’Homme peut dormir tranquille… Ses sens, quant à sa préservation, sont endormis, affaiblis, corrompus par son esprit. Son sens olfactif, par exemple, ne lui sert plus depuis longtemps à l’avertir du danger. Aujourd’hui, ce ne sont plus tellement ses sens qui le guident à être agressif, mais son incompréhension. Les réflexes naturels de défense qui lui permettent de se prémunir, ne trouvent plus leurs justifications dans un cadre ordonné par la nature ; mais par des éléments déviants, construits de toute pièce par lui-même. L’Homme ne se défend plus contre des prédateurs, mais contre des idéologies. Et malgré la symbolique, l’enseignement de Jésus est conséquent de cela.
Alors, les facultés de l’Homme à l’agression extrême sont à considérer si l’on veut comprendre ce qui l’anime. Car son histoire nous enseigne qu’il a peu de limites, quand il s’agit de violence et de destruction. Il n’y a pas d’équivalents sur terre d’ailleurs. Sa conscience, son intelligence, sa mémoire et ses moyens de communication évolués n’y sont pas étrangers, puisqu’il est capable des pires atrocités sans justifications particulières. Mais si du point de vue ontologique, l’Homme se pose la question du pourquoi de son être, son origine, le sens de sa vie et des raisons de sa fin ; il s’interroge également sur ses facultés à faire violence envers ses congénères, dont il est le spécialiste.
Du coup, toute cette violence a-t-elle un sens ? Pourquoi ne peut-on pas la contrôler ? Pourquoi existe-t-elle ? Il aura fallu donner des réponses à tout ça. Des explications et des idées, quant à ces choses qui interpellent les Hommes depuis si longtemps. Et ce, surtout dans son histoire récente, parce que cela n’a pas toujours été nécessaire. Son regard holistique est très différent de ce qu’il a pu être dans le passé. L’Homme ne s’est pas toujours posé les questions qui le taraudent aujourd’hui sur ce point. Et c’est l’Homme moderne, l’Homme social, l’Homme de la connaissance et de l’épistémologie ; qui a besoin de plus en plus de réponses, à de plus en plus de questions qu’il crée lui-même à mesure de son évolution.
Si l’on considère la violence de masse dont il est capable, le fait est qu’il n’a pas toujours vécu en masse non plus. Elle est en partie proportionnelle à sa démographie. Si aujourd’hui, nous sommes des milliards d’individus, au temps de Jésus, l’humanité n’en comptait guère plus de 100 à 200 millions, estime-t-on. Il faut donc ramener les choses à leur juste proportion et comprendre que la violence ne pouvait avoir les mêmes valeurs, significations ou conséquences, par rapport à l’idée qu’on s’en fait de nos jours.
À l’origine, les Hommes vivaient en groupes de quelques individus seulement, disséminés sur d’immenses territoires hostiles et dans des conditions de survie précaires. Sans aucune domination particulière sur les autres espèces. L’Homme avait de nombreux prédateurs et sa survie, il devait l’assurer grâce à sa fougue, son courage, puis avec son intelligence, en créant des armes, des pièges et de l’organisation. Et comme chez les animaux, il devait préserver son clan, sur un territoire sans cesse convoité par d’autres. On ne se posait pas la question du pourquoi de la violence, car l’utilisation de la force était une nécessité pour la survie de l’espèce. C’était juste un moyen de défense naturelle, voilà tout. L’Homme étant un être social, son évolution l’a conduit à se regrouper en nombre toujours plus important. Non pas que la fraternité eût été un critère dominant chez lui, mais que comme chez pas mal d’espèces animales, le nombre fait la force et augmente les chances de survie. Les clans les plus nombreux étaient les clans dominants. Et ses facultés de communications ont largement favorisé cette expansion, car l’organisation est un facteur incontournable pour cela.
Aujourd’hui, l’Homme civilisé, vivant en groupe de centaines de millions d’individus sur un territoire, n’a plus besoin de cette violence pour survivre, pense-t-il… On nait et l’on fait sa vie, sans avoir besoin d’user de la violence. Nous n’avons plus de prédateurs, si ce n’est nous-mêmes, et de s’interroger sur le fait du pourquoi cela persiste encore. Mais contrairement aux origines, où la solidarité d’une fratrie et les intérêts communs d’un petit groupe d’individus tenu d’assurer sa survie, faisaient force de respect mutuel ; le très grand nombre crée le désintérêt d’autrui, « le chacun pour soi ». Le regroupement incessant a désorganisé l’instinct naturel et solidaire de l’humanité. Et la civilisation doit pouvoir offrir à chacun, les moyens de subsistance dont il a besoin, sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours aux solidarités fondamentales… Alors, si la violence n’est plus nécessaire à la survie de l’Homme, la violence, c’est faire le mal ? Il fallait bien donner à l’Homme des mots, des mots pour des réponses, puis la raison des mots…
Mais pourquoi l’Homme se serait-il affranchi de la faculté de faire violence ? C’est une incompréhension assez générale, mais une parfaite utopie. Car il n’y a aucune raison qu’il s’affranchisse de son meilleur atout pour survivre. Oui, la violence est encore et toujours indispensable, comme depuis l’aube de l’humanité. Depuis l’origine de la vie en fait. Et ce n’est pas parce que nous désirons ou idéalisons un monde sans violence, que la nature, notre génétique, l’essence même de ce qui nous a amenés jusque-là en nous préservant, nous affranchiraient de cette faculté. Non, pour qu’une faculté disparaisse chez une espèce, il faut que cette faculté ne soit plus utilisée par l’ensemble et sur un grand nombre de générations. D’ailleurs, qui peut s’enorgueillir de n’avoir jamais usé d’une quelconque violence ou agressivité ? Dès le plus jeune âge, on expérimente cela et l’on en use avec plus ou moins d’affirmations et de célérité. Car la violence n’est pas que dans le geste, elle est d’abord : pensée. Une pensée que l’éducation ne peut changer, parce que l’éducation est mémorielle. Cette faculté n’est pas mimétique, mais infuse. Aucune raison que cela quitte notre espèce. Au contraire, les moyens d’agression et de destruction dont s’est dotée l’humanité ne sont que croissants, malgré l’éducation. C’est inscrit et entretenu au plus profond de nos gènes, il est impossible de s’en débarrasser de façon naturelle. Parce que notre nature, ce n’est pas de nous aimer les uns les autres, mais bien de nous préserver à tout prix pour ne pas mourir, comme tout ce qui vit. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que cela soit si difficile dans ces conditions, car une idéologie ne peut changer la génétique… C’est ainsi que la nature a fait les choses, et elle l’a faite pour que la vie puisse se préserver et se répliquer avant de disparaitre. L’instinct de survie de l’Homme passera donc encore pour longtemps par la violence, afin d’assurer son intégrité.
Imaginez que l’on puisse modifier l’Homme génétiquement, pour qu’il perde cette faculté à faire violence. Que se passerait-il en cas d’invasion extra-terrestre hostile ? On se laisserait massacrer sans broncher ? Ça n’a pas de sens, c’est parfaitement paradoxal. Le problème est, que notre faculté à faire violence n’est pas sélective, cette faculté ne se limite pas à ce qui n’est pas humain uniquement. Une faculté est totale ou ne l’est pas. Ce qui fait que la violence peut être appliquée à n’importe qui, y compris à l’Homme ou à soi-même, avec le suicide par exemple. Il est en conséquence illusoire de penser que la violence n’est utile que pour ce qui n’est pas de notre espèce. Cette faculté est un outil pour nous préserver du danger, ce qui fait qu’un être humain peut représenter un danger pour un autre être humain. D’ailleurs, Jésus lui-même a fait acte de violence envers son prochain, démontrant ainsi sa nature humaine. Nature créée par un au-delà qui a voulu qu’elle s’exprime par la dualité nécessaire à son équilibre. La violence est un des outils moteurs du vivant, dont la nature ne peut se passer, et les espèces les plus durables sont celles qui sont les mieux armées pour cela. C’est ça ou bien disparaitre…
Mais qu’en est-il de la violence inutile : le mal ? Est-ce que cela existe seulement ? Le mal, n’est-il pas simplement une vue de l’esprit ? Une subjectivité de chacun d’entre nous, selon son point de vue, sa réflexion, sa façon de voir les choses, ou bien de ses faiblesses et ses peurs ? Car celui qui use de la violence, n’a-t-il pas toujours une bonne raison de l’utiliser ? De même, pour celui qui la justifie ou qui l’autorise. Y a-t-il une violence normale, légale ou nécessaire ? Cette question est impossible à trancher, à partir du moment où l’on réfute cette violence et le mal est concerné. Alors Satan représente cette incompréhension qu’ont les Hommes, de cette essence systémique qui échappe au discernement de nos esprits créés par Dieu. Un dieu, qui nous ressemble tellement, qu’il ne saurait faire partie de notre héritage, une telle ineptie… Il n’y a donc pas de bien ou de mal, il n’y a que des gens qui jugent de ce qui est bien ou de ce qui est mal…
Évidemment, l’être humain ne pond pas des œufs par milliers au gré des courants, comme peuvent le faire les poissons. Œufs, qui, sur le nombre, suffisent à perpétuer la race sans devoir faire violence à d’autres espèces marines. La dissémination en masse est un outil inventé par la nature, pour contrer le manque de capacité à l’agression, néanmoins le poisson protège ses œufs autant que possible. L’Homme, lui, a une période de gestation longue et plusieurs années de croissance pour être en âge de se reproduire. Il a donc besoin d’être suffisamment armé pour remplir cette mission. Et sans ce pouvoir de défense, cela n’aurait pas été nous, l’humanité, l’espèce dominante.
Il n’y a alors pas d’entités faisant le bien ou le mal, il n’y a que la nature qui nous a dotés du pouvoir de nous maintenir en vie, pour que l’on se reproduise. Ce sont les lois élémentaires de notre univers, qui permettent son équilibre parfait. Une dualité nécessaire à son fonctionnement perpétuel. C’est alors à nous de savoir ce qui est bon ou pas, et Satan n’y est pour rien. Le bien et le mal n’ont pas été créés par des puissances qui nous dépassent. Ils sont le résultat de l’activité des Hommes, avec toute l’incompréhension et les incohérences que cela suppose au regard des masses d’individus vivant ensemble. Car la façon dont on vit en petit groupe n’est pas transposable pour une vie en masse. Et la force collective des bancs de poissons suppose, elle, une agressivité individuelle restreinte. Pour l’Homme, la vie en collectivité n’est pas mimétique, à l’image de celle des poissons. Nous ne faisons pas la même chose que notre voisin à chaque instant, pour assurer notre survie. Nos formes de vie sont plus complexes, elles ont une individualité forte. En fait, nous ne sommes tout simplement pas faits pour vivre en nombre important. Alors de l’incompréhension, le bien et le mal, devient très vite forme de pouvoir. Où désigner ses incohérences sont déjà une forme d’agressivité en soi ; comme nous l’a enseigné Jésus : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? ». Car elle met en place une forme de gestion des actions d’autrui. Une gestion du bien et du mal, avec un mal qui doit être sanctionné, pour qu’il ne se reproduise plus, et là, on sait bien que ça ne fonctionne pas…
LE COMPLEXE DE L'ORACLE